Cette explication était inexacte (v. supra note [4]), mais Guy Patin faisait allusion à un épisode de la vive querelle qui opposait le cardinal de Retz, alors en exil, à la cour et au Clergé de France (Bertière b, pages 408‑411).
- En avril 1654, un arrêt de la Chambre des comptes avait proclamé la mise en régale de l’archevêché de Paris : Retz, son titulaire, en avait démissionné la main forcée ; les revenus en appartenaient donc au roi. Bien que Retz eût ensuite révoqué sa démission, l’arrêt demeurait en vigueur et le cardinal manquait cruellement d’argent ; lui et ses partisans accablaient donc l’Assemblée de lettres réclamant son dû, tant spirituel que temporel.
- On céda sur la revendication spirituelle en permettant à Alexandre de Hodencq de remplir les fonctions de grand vicaire, mais on ne céda pas sur la revendication temporelle.
- Pierre de Marca, alors archevêque de Toulouse, se posa en adversaire résolu de Retz au sein de l’Assemblée du Clergé, parvenant à obtenir d’elle, le 14 novembre 1656, un vote qui abandonnait la cause de Retz, remettant au roi le soin de faire régler l’affaire par des juges ecclésiastiques. Marca publia une lettre anonyme de justification qui suscita deux répliques (v. note [32], lettre 485), elles aussi anonymes, de Louis-Henri de Gondrin, archevêque de Sens, puis une nouvelle protestation véhémente de Retz lui-même, datée du 28 mars 1657. Tout à fait gagné aux thèses de la cour, Marca montrait d’autant plus d’acharnement contre Retz qu’il briguait sa succession à l’archevêché de Paris ; il en devint en effet l’éphémère titulaire en 1662.
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