Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-2, note 5.
Note [5]

Cet article reprend un fragment de la lettre (2e paragraphe daté du 26 décembre) que Guy Patin a écrite à Charles Spon le 30 décembre 1653, dont le manuscrit a été conservé. Cela autorise quelques commentaires sur la manière dont les rédacteurs de L’Esprit de Guy Patin ont travaillé, au delà des simples adaptations de la syntaxe.

  • L’original (v. note [18], lettre 335) donne le titre latin du livre du médecin hollandais Arnold Boetius (Boot, v. note [5], lettre 236), qui le diasit iam vero Lutetiæ Parisiorum Medico clarissimo [désormais très distingué (ou fameux) médecin de Paris] (Londres, 1649, (v. note [9], lettre 236). Dans la réédition d’Helmstedt, Heningus Mullerus, 1664, in‑4o, le titre n’a conservé que Medicus Clarissimus, amplement suffisant pour agacer Patin.

  • Quant au « grand Hollandais », l’original dit qu’il « avait les yeux fort enfoncés et le nez aigu » ; mais L’Esprit de Guy Patin en a fait « avait de petits yeux cachés dans l’abîme de deux [paupières] », altération assez bizarre où l’édition de 1709 a mis un blanc à la place du mot « paupières », que je suis allé chercher dans celle de 1710. Cette deuxième parution n’a hélas corrigé qu’une infime partie des grossières erreurs qui fourmillent dans la première. L’incurie, la corruption et la falsification faisaient bon ménage quand il ne s’agissait que de vendre la copie en s’abritant, sans le moindre scrupule, sous le nom alléchant de Patin.

  • L’expression « avec l’antimoine mal préparé » traduit le plus laconique cum stibio d’origine, en guise de précaution oratoire à l’encontre d’un médicament dûment approuvé par la Faculté de médecine de Paris en 1666, dont on ne critiquait plus les vertus curatives en 1709.

  • Le commentaire final sur les louanges et les satires qu’on imprime est une banalité ajoutée par l’éditeur. Elle est certes compatible avec l’esprit, volontiers hypocrite, de Patin, mais remplace une attaque contre « la gazette antimoniale de M. Eusèbe », c’est-à-dire L’Antimoine justifié… d’Eusèbe Renaudot (Paris, 1653, v. note [21], lettre 312), l’une des insignes bêtes noires de Patin, dont le très influent fils (lui aussi prénommé Eusèbe) a dirigé la Gazette familiale jusqu’en 1720 (v. note [16], lettre 104). Ici plus fidèles au texte original, les premières éditions des Lettres choisies de feu M. Guy Patin (Francfort [Genève], 1683, ou Paris, 1692) se sont affranchies de cette censure.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-2, note 5.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8215&cln=5

(Consulté le 29/03/2024)

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