Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 5 manuscrit, note 51.
Note [51]

« Voyez à son sujet la Gallia Christiana de Cl. Robert, page 434. »

Claude Robert (Chesley, près de Chaource, vers 1564-Chalon-sur-Saône 1637), chanoine de la Chapelle-au-Riche de Dijon et grand vicaire du diocèse de Chalon-sur-Saône, doit son légitime renom à son précieux dictionnaire catholique :

Gallia Christiana, in qua Regni Franciæ ditionumque vicinarum Diœceses, et in iis Præsules describuntur. Cura et labore Claudii Roberti Lingonensis Presbyteri. Fœlicibus auspiciis Illustrissimi et Reverendissimi D.D. Andreæ Fremyot, Archiepiscopi Patriarchæ Bituricensis Aquitaniarum Primatis.

[France chrétienne où sont décrits les diocèses du royaume de France et des pays voisins, et leurs prélats. Par les soins et le labeur de Claude Robert, prêtre de Langres. Sous les heureux auspices de l’illustrissime et révérendissime M. André Frémiot, patriarche-archevêque de Bourges, {a} primat d’Aquitaine] {b}


  1. Natif de Dijon (1573-1641), archevêque de Bourges de 1603 à 1621.

  2. Paris, Sebastianus Cramoisy, 1626, in‑fo en deux parties de 662 et119 pages : première des nombreuses rééditions et augmentations successives, principalement assurées par les bénédictins de Saint-Maur-des-Fossés (mauristes).

L’article sur Spifame est numéroté 100 dans la liste des évêques de Nevers (page 434) :

Jacobus Spifamius, ex Libellorum supplicum Magistro, et Ecclesiæ Parisiensis Canonico, Cancellarioque Universitatis, ac sancti Marcelli suburbani Decano, necnon sancti Pauli Senonensis Abbate, atque Vicario generali Caroli cardinalis Lotharingi Remensis Archiepiscopi. Ingreditur urbem solemniter 1548. 14. Octob. At, ô impudentem, et imudicam imprudentiam : ducta uxore, vel potius concubina 1559.

Hic vir Apostolicus, post vilis Apostata factus.

(quod Arator de Iuda proditore cecinit) ad hæreticos Genevenses Lemanæ paludis accolas, ab Ecclesiæ Catholicæ castris transfugit, ibique tanquam perduellis capite minuitur 1565. 25. Martii, quof forte tanti sceleris pœnitentia ductus Catholicis favere credentur. Quod si verum est, nimis false in eius necem hi Gallici versus vulgati fuere :

Spifame ne s’étant contenté de raison,
Combien qu’il fût des rois conseil, et gouvernail,
De Nevers à Genève attira sa maison,
Et là, d’évêque, fut à la fin cardinal. {a}

[Jacques Spifame, ci-devant maître des requêtes, chanoine de Notre-Dame, chancelier de l’Université de Paris, doyen du faubourg Saint-Marcel, abbé de Saint-Paul de Sens, vicaire général du cardinal Charles de Lorraine, archevêque de Reims, {b} a fait son entrée dans la ville le 14 octobre 1548. Mais, ô l’impudente et impudique imprudence, il prit femme, ou plutôt concubine en 1559.

Cet homme apostolique, ensuite devenu vil apostat,

(comme a chanté Arator au sujet du traître Judas), {c} s’est enfui des obédiences de l’Église catholique pour rejoindre les hérétiques genevois, riverains du lac Léman. Et là, tenu pour ennemi, on lui a tranché la tête le 25 mars 1565. {d} Les catholiques se plaisent à croire qu’il a pu être conduit à cela pour punition de son grand crime. Si tel est le cas, c’est très faussement que ces vers français ont été publiés sur sa mort (…)]. {e}


  1. Claude Robert ne prisait apparemment pas l’ironie du dernier vers, où le bonnet rouge des cardinaux était une métaphore du sang qui jaillit quand on décapite un condamné.

  2. V. supra première notule {g}, note [21].

  3. Arator est un poète latin chrétien du vie s.

  4. Les biographies de Spifame donnent ordinairement 1566 comme l’année de son exécution, sans doute par référence au vieux style de datation (calendrier julien) où l’année pouvait précisément commencer le 25 mars.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 5 manuscrit, note 51.

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(Consulté le 24/04/2024)

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