Note [53] | |
Charles de Rouvroy (1601-1690), marquis de Saint-Simon (en 1655), était gouverneur et bailli de Senlis depuis 1643. Guy Patin le confondait ici avec son frère cadet, Claude (mort en 1693, v. note [46], lettre 226), qui possédait le titre de duc (depuis 1635). Louis de Saint-Simon, fils et héritier de Claude, a laissé ce portrait de son oncle Charles dans ses Mémoires (tome i, pages 57‑58) : « Lors de la maladie de mon père à Blaye, plusieurs personnes demandèrent au roi le gouvernement de Blaye, d’Aubigné entre autres, frère de Mme de Maintenon, à qui il répondit plus brusquement qu’il n’avait accoutumé : “ Est-ce qu’il n’a pas un fils ? ” En effet, le roi, qui s’était fermé à n’accorder plus de survivances, s’était toujours fait entendre à mon père qu’il me destinait son gouvernement. Monsieur le Prince muguetait fort celui de Senlis qu’avait mon oncle ; {a} il l’avait demandé à sa mort : le roi le donna à mon père et je l’eus en même temps que celui de Blaye. Tout ce qui avoisinait Chantilly était envié par Monsieur le Prince. Il embla {b} à mon oncle la capitainerie des chasses de Senlis et d’Halatte en vrai Scapin. {c} Mon oncle, aîné de huit ans de mon père, avait eu ce gouvernement et cette capitainerie de son père, qui étaient depuis longtemps dans la Maison, et depuis des siècles avec peu d’intervalle. Son grand âge et un tremblement universel, qui n’attaqua jamais sa tête ni sa santé, l’avaient retiré depuis bien des années du monde. Il passait les hivers à Paris, où il en voyait fort peu, et sept ou huit mois à sa campagne tout auprès de Senlis. […] Mon oncle avait eu le régiment de Navarre ; il était lieutenant général et avait emporté le prix de la bonne mine à sa promotion de l’Ordre en 1633. {d} Il mourut en 1690, 25 janvier, et sa femme en 1695. C’était un fort grand homme, très bien fait, de fort grande mine, plein de sens, de sagesse, de valeur et de probité. Mon père l’avait toujours fort respecté, et suivait fort ses avis pensant sa faveur. » Il a été question plus haut (v. supra note [50]) du même collège de Senlis, dont les jésuites voulaient s’emparer. Guy Patin prêtait ici ce dessein aux chanoines réguliers de Sainte-Geneviève (génovéfains, v. note [42], lettre 324). Je n’ai pas élucidé cette contradiction, qui ne me semble pas due à un simple lapsus calami : pour être l’objet de cette double convoitise, la direction de ce collège devait alors être vacante, mais je ne suis pas parvenu à le vérifier. |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Autres écrits : Commentaires de la Faculté rédigés par le doyen Guy Patin (1650-1652) : 1D. Novembre 1650-novembre 1651, Affaires de l’Université, note 53.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8185&cln=53 (Consulté le 06/12/2024) |