À Charles Spon, le 16 septembre 1650, note 56.
Note [56]

Aujourd’hui incorporé à la ville, le quartier Saint-Seurin était alors un faubourg à l’ouest de Bordeaux, qui en était séparé par la porte Dijeaux. Mazarin le choisit comme point d’attaque, à la tête d’une armée de huit mille fantassins et près de trois mille cavaliers.

Journal de la Fronde (volume i, fos 294 vo et 295 ro) :

« Les avis qu’on a eus cette semaine de la cour sont fort différents, chacun en parlant sellon sa passion. À l’égard de Bordeaux, les plus frais sont du 13, et ce qu’il y a de plus certain est […] qu’après la prise du faubourg Saint Seurin, {a} M. de La Meilleraye ayant fait avancer ses troupes vers deux tenailles {b} en forme de demi-lunes qui sont entre ce faubourg et la ville, n’avait pas jugé à propos de les attaquer de vive force parce qu’il y aurait fallu perdre trop de monde pour les emporter, mais qu’il avait été résolu de faire deux attaques dans les formes dont on se sert aux sièges des places régulières : la première de ces deux tenailles par le comte de Palluau, et la seconde, du côté de l’archevêché, par ce maréchal qui avait déjà planté une batterie et fait une brèche dans un endroit le plus faible ; mais outre que la brèche est bien défendue de l’archevêché, il y a encore un grand fossé entre deux qui ne se peut combler qu’avec grande difficulté. »


  1. Le 5 septembre.

  2. Pointes de fortification.

Le combat demeura indécis ; Nicolas Goulas (Mémoires, tome iii, page 245) :

« L’on nous dit chez Monseigneur que si M. de Palluau fût arrivé à l’heure prescrite avec le corps qu’il commandait, par {a} la mort du chevalier de La Valette, composé des troupes de M. d’Épernon, tous vieux soldats gascons, la guerre était achevée puisque tous les chefs de Bordeaux eussent été tués ou prisonniers. L’échec que les deux partis reçurent en cette occasion ne les rebuta ni l’un, ni l’autre. »


  1. En raison de.

La Rochefoucauld (pages 168‑170) dit que lors de la première attaque il y eut 100 à 120 tués du côté des ducs et près de 500 de celui du roi, et qu’« après treize jours de tranchée ouverte, le siège n’était pas plus avancé que le premier jour ». Saint-Seurin fut l’engagement le plus meurtrier du siège de Bordeaux. Une suspension d’armes de six jours fut convenue le 16 septembre, avec échange d’otages de part et d’autre. La paix fut conclue le 22 septembre : le parlement de Bordeaux abandonna le parti des ducs et rendit la ville au roi, qui y entra le 5 octobre.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 16 septembre 1650, note 56.

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(Consulté le 12/12/2024)

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