Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Bornoniana 4 manuscrit, note 57.
Note [57]

V. note [8], lettre 584, pour le Dialogus Ciceronianus [Dialogue cicéronien] d’Érasme, sur la meilleure manière de s’exprimer en latin, dont le Borboniana citait ce passage (mis en exergue) d’un échange entre Bulephorus et Nosoponus (Leyde, 1643, page 148) :

B. A. Gellii candidissimam phrasim mirantur eruditi.
N. Nec argumentum convenit nec phrasis, primum affectata, et verborum copia pene superfluens, rerum supellectile frugalis.
B. En tibi
Macrobius.
N. 
Æsopicam corniculam mihi nominas, ex aliorum pannis suos contexuit centones, itaque sua lingua {a} non loquitur, et si quando loquitur, Græculum Latine balbutire credas.

[B. Les lettrés admirent le style extrêmement clair d’Aulu-Gelle. {b}
N. Ni ses arguments ni son style ne conviennent : d’abord, il est affecté ; et puis l’abondance des mots y est presque débordante, tout en étant bien chiche dans les idées qu’il convoie.
B. Que dis-tu de Macrobe ?
N. Tu me parles de la corneille d’Ésope : {c} il a tissé ses centons {d} à partir de ce qu’il a pris dans les casseroles des autres ; aussi ne parle-t-il pas sa propre langue, et s’il lui arrive de la parler, tu croirais entendre un méchant Grec bredouiller en latin].


  1. Mot omis dans la transcription du Borboniana : je l’y ai rétabli (entre chevrons) pour la rendre intelligible.

  2. V. note [40], lettre 99.

  3. « On dit figurément d’un auteur qui a fait quelque ouvrage en ramassant ou en dérobant les pensées des autres, que c’est la corneille d’Ésope, ou la corneille d’Horace : par allusion à la fable qu’ils rapportent de la corneille qui se trouva sans plumes, quand les autres oiseaux eurent repris celles qu’elle leur avait dérobées pour se parer » (Furetière).

    La transcription infidèle du Borboniana dit la même chose autrement : Æsopica cornicula, ut pote qui…, « C’est la corneille d’Ésope, étant donné que… ».

  4. V. ce mot dans le glossaire.

Les cinq empereurs de la dynastie des Antonins (de Nerva à Marc-Aurèle) ont régné de 96 à 192, mais Macrobe a vécu au iiieive s.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Bornoniana 4 manuscrit, note 57.

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(Consulté le 19/04/2024)

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