Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 9 manuscrit, note 59.
Note [59]

Ce latin est un emprunt inavoué du Borboniana à la notice que Theodor Zwinge a écrite sur Alexander ab Alexandro dans son Theatrum Vitæ humanæ [Amphithéâtre de la Vie humaine] : {a}

Theatri Humanæ Vitæ Volumen Sextum de Philosophicis Habitibus Practicis ad Boni cognitionem simul et possessionem primario conferent. tribus libris universim tractans.

[Volume sixième de l’Amphithéâtre de la Vie humaine, traitant généralement en trois livres des coutumes philosophiques pratiques, qui contribuent principalement à la connaissance, ainsi qu’à la jouissance du bien]. {b}

En voici le texte complet (avec mise en exergue du passage cité par le Borboniana), livre i, page 1575, bas de la première colonne) :

Alexander ab Alexandro Neapolitanus, qui Pontani aetate vixit, et Genialium dierum libros sex doctiss. scripsit, professione fuit Iurisconsultus, in qua eo usque progressus est, ut et in agro Neapolitano, et Romæ causas sæpe defenderit : ubi et aedes ostentis umbrarumque illusionibus infames se aliquando incoluisse scribit, ac in agro Vaticano prædiolum habuisse. Tandem ubi in iudiciis gratia et corruptionibus omnia transigi videret, patronisque contra vim potentiorum nihil amplius praesidii esse : relicto foro, et causarum actionibus, in mitioribus studijs ætatem consumsit : satius esse ducens, ut ipse de se inquit, modico civilique cultu contentum vivere, quam bona animi turpi quæstu pessimo exemplo fœdare.

[Alessandro d’Alessandro, natif de Naples, qui vécut au temps de Pontanus {c} et écrivit les six très savants livres des Dies geniales, fut jurisconsulte de profession ; il s’y est tant élevé qu’il a souvent plaidé des procès, à Naples comme à Rome, où il a parfois habité, écrit-il, dans des maisons hantées par les prodiges et les ombres fantomatiques, et il y a possédé un petit domaine sur le mont Vatican. Enfin, quand il se rendit compte que, dans les jugements, tout s’accommodait par faveurs et corruptions, et qu’il n’y avait alors plus aucun recours contre la volonté des puissants, il abandonna le tribunal et les plaidoiries pour occuper son temps à de plus douces études : « plus content, dit-il lui-même à son propre propos, de vivre modestement et doucement, que de gâcher ce qu’il y a de bon en l’esprit à rechercher honteusement ce qui s’y loge de pire »]. {d}


  1. V. note [34], lettre 297.

  2. Bâle, Eusebius Episcopus, 1586, in‑fo de 1 690 pages (numérotées de 1 556 à 3 246).

  3. Giovanni Pontano (1426-1503, v. note [38] du Naudæana 2).

  4. Ce propos d’Alessandro (entre guillemets) est tiré du livre vi de ses Dies geniales, fin du chapitre xvi, Quid responderim Hieronimo Massaino, cur in in eodem forem statu semper cum ad honores admitterentur alii [Ce que j’ai répondu à Hieronimus Massainus (Girolamo Massaini, chanoine érudit mort en 1527), afin de lui expliquer pourquoi je resterai toujours dans la même charge quand les autres seront admis aux honneurs] (pages cclxvi ro, dans l’édition de 1522, v. supra note [58]).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 9 manuscrit, note 59.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8210&cln=59

(Consulté le 20/04/2024)

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