À Charles Spon, le 9 novembre 1642, note 6.
Note [6]

Johann Schenck von Graffenberg (1530-1598) avait étudié la médecine à Tübingen (Bade-Wurtemberg) et pris le grade de docteur en 1554. Après avoir pratiqué pendant quelque temps à Strasbourg, il obtint la place de médecin pensionné à Fribourg, où il termina sa carrière. Il était très versé dans l’histoire littéraire de la médecine et avait commencé, à l’exemple de Gesner, une bibliothèque médicale complète qu’il n’acheva pas. Ses Observationum medicarum rararum, novarum, admirabilium et monstrosarum… Tomus unus et alter… [Premier et second tomes… d’observations médicales rares, nouvelles, admirables et extraordinaires…] (Francfort, J. Rhodius, 1600, 2 volumes in‑8o pour la première édition complète) contient une quantité prodigieuse de faits pathologiques extraits de différents auteurs et issus de la propre expérience de l’auteur.

Charles Spon en préparait lui-même une édition :

Ioannis Schenckii a Grafenberg, Medici apud Friburgo-Brisgoios quondam florentissimi, Observationum medicarum rariorum, libri vii. In quibus nova, abdita, admirabilia, monstrosáque Exempla, circa Anatomen, ægritudinum causas, signa, eventus, curationes, a Veteribus Recentioribusque sive Medicis, sive alijs quibusque fide digniss. Scriptoribus monumentis consignata, partim hactenus publicatis, partim etiam ανεκδοτοις non paucis, per communes locos artificiose digesta proponuntur. Opus ut indefesso labore partum, ita inexhaustæ utilitatis ac voluptatis, omnibus scientiæ naturalis, ac Medicinæ Cultoribus feracissimum : a Ioan. Georgio Schenckio, Fil. Hagenoensis Reipub. Comitisque Hanoensis Medico, tertium accuratiss. illustratum. Modo vero ab innumeris præcedentium Editionum mendis, Car. Sponii, Med. Lugdun. opera vendicatum.

[Sept livres d’observations médicales fort rares de Johann Schenck von Graffenberg, jadis très brillant médecin de Fribourg-en-Brisgau. Où sont présentées des démonstrations nouvelles, cachées, admirables et extraordinaires concernant l’anatomie, les causes, les signes, les issues et les traitements des maladies, que les anciens et les modernes ont consignées dans leurs ouvrages, qu’il s’agisse de médecins ou d’autres écrivains parfaitement dignes de foi ; déjà en partie publiées auparavant, mais aussi en partie inédites, pour un nombre non négligeable, elles sont artistement rangées par thèmes. Ouvrage qu’a engendré un travail si inlassable qu’il est une source inépuisable de profit et de contentement pour tous ceux qui cultivent les sciences naturelles et la médecine ; mis en lumière pour la troisième fois par Johann Georg Schenck, fils de Johann, médecin de la république de Haguenau et du comté d’Hanau ; {a} et maintenant purgé des innombrables fautes des précédentes éditions par les soins de Charles Spon, médecin de Lyon]. {a}


  1. V. note [23], lettre 1023.

  2. Lyon, Jean-Antoine i Huguetan, 1644, in‑fo de 892 pages.

    Le portrait de l’auteur, en sa 45e année d’âge, est accompagné de ces vers de Charles Spon :

    Nulla, pol ! tacebit ætas nominis famam tui,
    Docte schencki, Pergameo plene Mysta numine :
    Publicam ceruice quod rem fulcias Iatricam,
    Dum tot Artis hinc est inde congeris magnalia
    .

    [Par Pollux ! {i} aucune époque ne taira la célébrité de ton renom, savant schenck, parfaitement initié aux secrets de la divinité de Pergame, {ii} car tu soutiens de tes épaules l’art public de remédier, tant tu recueilles de toutes parts les innombrables merveilles de l’art].

    1. Invocation de Pollux (v. note [2] du Mémorandum 5), courante chez les Romains.

    2. Galien.

V. note [6], lettre 68, pour l’Hippocrate d’Anuce Foës.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 9 novembre 1642, note 6.

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(Consulté le 20/04/2024)

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