À André Falconet, le 16 novembre 1650, note 6.
Note [6]

Journal de la Fronde (volume i, fos 323 vo et 324 ro‑325 ro) :

« Le régiment de La Villette étant arrivé dès le soir du 12 à Marcoussy avec les gendarmes et chevau-légers du roi, et la compagnie des gardes du comte d’Harcourt, le tout faisant le nombre de sept à huit cents chevaux et 1 500 fantassins, on en fit partir Messieurs les princes le 15 à huit heures du matin, les deux frères {a} dans un carrosse du roi et M. de Longueville dans un carrosse de la reine, conduits par ce comte. On remarqua que M. le Prince ayant appris l’ordre qui était venu de les transférer, ne fit aucune résistance et dit d’abord {b} qu’il était prêt d’obéir. Ils furent coucher ce jour-là à Versailles et peu auparavant qu’ils fussent arrivés, le premier carrosse versa et M. le prince de Conti se blessa légèrement. […]

M. le cardinal doit partir lundi prochain {c} pour aller en Champagne où l’on fait marcher toutes les troupes afin d’entreprendre le siège de Rethel ou celui de Mouzon, et on assure qu’il y a un fonds de 800 mille livres pour faire ces entreprises. Les troupes qui conduisent Messieurs les princes ont ordre d’y marcher aussitôt qu’ils seront arrivés au Havre. Ils ont couché la nuit passée {d} à Vernon. […]

La résistance que faisait M. le duc d’Orléans de consentir à cette translation ne procédait que du dessein que M. le cardinal avait fait prendre à la reine de ne revenir point à Paris jusqu’à ce que M. de Beaufort et le coadjuteur en seraient sortis ; à quoi Son Altesse Royale ne pouvait donner les mains, après les promesses solennelles qu’elle leur avait faite de l’empêcher. De fait, on assure que ce fut à cette condition qu’elle consentit que Messieurs les princes fussent transférés. Cependant on fait continuer à ceux-ci le voyage du Havre. Ils couchèrent le 18 à Notre-Dame-de-Grâce, le 19 à Heudebouville, le 20 au Pont-de-l’Arche, le 21 à Martainville, le 22 à Saint-Jean {e} près Barentin, ne faisant que quatre ou cinq lieues par jour ; et continuent le voyage par le pays de Caux, en sorte qu’ils ne passent par aucune ville ni bourg et n’ont point de rivière à passer qui ne soit guéable. Le comte d’Harcourt marche toujours en tête des troupes sans se < faire > voir à Messieurs les princes, mais il n’a pas pu empêcher qu’ils n’aient su qui les conduisait. »


  1. Condé et Conti.

  2. Aussitôt.

  3. 21 novembre.

  4. 17 novembre.

  5. Saint-Jean-du-Cardonnay.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 16 novembre 1650, note 6.

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(Consulté le 03/12/2024)

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