À Claude II Belin, le 12 octobre 1660, note 6.
Note [6]

Henry Garnet (Nottingham 1555-Londres 1608), entré dans la Compagnie de Jésus à Rome en 1575, fut renvoyé dans sa patrie avec le titre de provincial pour se mettre à la tête des derniers missionnaires que la Société entretenait encore en Angleterre (1586). Il excita les soupçons du gouvernement par ses intrigues secrètes avec la cour d’Espagne, connut et peut-être même encouragea la Conspiration des poudres (Gunpowder Plot), fut arrêté avec les autres conjurés, condamné à mort, pendu, puis écartelé (G.D.U. xixe s.).

Par un édit de 1585, tous les jésuites et autres membres du clergé catholique qui avaient été ordonnés depuis l’avènement de la reine Marie avaient dû quitter l’Angleterre dans un délai de 40 jours et de plus, il leur était interdit, sous peine de mort, de pénétrer en Angleterre ou de s’y établir. En 1603, l’arrivée sur le trône anglais du premier des Stuarts, Jacques ier (v. note [17], lettre 287), roi protestant né de parents catholiques romains, rendit espoir aux catholiques d’Angleterre, mais en 1604, le roi rendit toute leur vigueur aux édits anticatholiques. Par déception et par rage, le parti catholique monta le projet de faire sauter le Parlement lors de son ouverture pour tuer d’un coup le roi et les membres des deux chambres, et rétablir le catholicisme romain comme religion dominante. Le premier instigateur en fut Robert Catesby, sans doute encouragé dans son dessein par Henry Garnet. John Wright, Thomas Winter, puis Guy Fawkes et Thomas Percy se joignirent à Catesby. Bien que minutieusement préparé, l’attentat fut déjoué en novembre 1605. Hautement suspect d’y avoir participé, le P. Garnet fut poursuivi ; il alla se cacher dans les environs de Worcester, à Hendlip, où le jésuite Hall, surnommé Oldcrone, était chapelain. Tous deux furent pris et exécutés pour crime de haute trahison. Les autres jésuites impliqués dans la conspiration portaient les noms de Greenway, Gérard, Creswell, Baldwin, Hammond et Westmoreland. Gérard et Greenway réussirent à passer sur le continent. Je n’ai pas identifié le Greban dont parlait ici Guy Patin ; son nom n’apparaît pas dans le long poème, dédié à Jacques ier, que Thomas Campion (1567-1620) a consacré à l’affaire, De pulverea Coniuratione.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 12 octobre 1660, note 6.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0643&cln=6

(Consulté le 06/12/2024)

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