Note [60] | |
V. note [9], lettre 37, pour la fulgurante ascension sociale d’Arnaud d’Ossat : né en 1536 près d’Auch, évêché de Gascogne (dans l’actuel département du Gers), il était fils d’un maréchal-ferrant ; nommé cardinal en 1599, il mourut à Rome en 1604. Les jésuites semblaient vouloir outrageusement avilir d’Ossat en le disant bâtard d’un charlatan qui vendait du mithridate (v. note [9], lettre 5) ; ce que Scipion Dupleix a confirmé à la page 251 de son Histoire de Henri iv (Paris, 1635, v. note [9], lettre 12) : « Le trépas du cardinal d’Ossat fut une surcharge de fâcherie en l’esprit du roi, qui chérissait grandement ce sage prélat pour les bons services qu’il lui avait rendus en la Cour romaine, où il lui était encore d’autant plus utile qu’il s’y trouvait et puissant et en très bonne estime. Son père était homme de basse condition, natif de La Roque de Magnoac, qui est un bourg à deux lieues de Notre-Dame de Guérison, près des Pyrénées, au diocèse d’Aux ; et ayant de l’esprit, quoique sans lettres, faisait la profession d’opérateur et, en cette qualité, roula et mourut en Espagne. {a} Sa mère était de Cassaignebère, qui est une terre au même pays, appartenant aux seigneurs de Ramefort ; et plusieurs ont cru qu’il était fils naturel du seigneur du même lieu. {b} Il avait un neveu, fils d’un sien cousin germain, nommé aussi d’Ossat, lequel, étudiant à Condom, reçut commandement de son oncle (après qu’il fut fait évêque de Bayeux) de se retirer à Toulouse pour y continuer ses études, et lui fit changer de surnom, {c} de peur que par ce neveu on reconnût la condition de l’oncle : ce qui me fait croire que dès lors, il ambitionnait le chapeau rouge par la faveur du roi. Ce sien neveu vit encore, et est à présent curé de Mesnil-Aubery près d’Écouen, entre Paris et Senlis. » {d} Bayle a entièrement tiré son article sur Arnaud d’Ossat d’un Mémoire communiqué par l’illustre Monsieur [Étienne] Baluze » (historiographe et bibliothécaire français, 1630-1718). Il y parle ainsi de la jeunesse du cardinal : « Se trouva sans père, sans mère et sans bien à l’âge de neuf ans. Il fut mis quelques années après au service d’un seigneur de Castelnau de Magnoac, au diocèse d’Auch, qui était aussi orphelin, et il fit ses études avec lui ; mais il le surpassa bientôt. Après qu’ils eurent achevé leurs études, le tuteur de ce jeune seigneur {a} voulut l’envoyer à Paris, et il estima ne pouvoir mieux faire que de le confier à la conduite de Mr. Arnaud d’Ossat, son précepteur et pédagogue, ainsi qu’il est porté par le compte que ce tuteur rendit à son neveu. Par ce moyen, il devint maître de son maître. Ce fut l’année 1559 qu’ils arrivèrent à Paris, le vendredi cinquième jour de mai. On lui envoya ensuite deux autres enfants, cousins germains de ce jeune seigneur. Ils demeurèrent à Paris sous la conduite de M. d’Ossat jusques au mois de mai 1562 ; et pour lors, M. d’Ossat, les envoyant en Gascogne, en écrivit à leur oncle en des termes qui méritent d’être sus. » {b} |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Autres écrits : Ana de Guy Patin : Bornoniana 4 manuscrit, note 60. Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8205&cln=60 (Consulté le 20/04/2024) |