Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-7, note 61.
Note [61]

La Bibliothèque Saint-Victor de Paris avait été créée dès la fondation de cette abbaye de chanoines réguliers de Saint-Augustin {a} au xiie s. {a} Elle s’était considérablement enrichie au fil des ans.

Henri du Bouchet (1593-23 avril 1652), sieur de Bournonville, était fils d’Antoine du Bouchet, qui avait été prévôt des marchands en 1616 et était mort doyen du Parlement de Paris. Henri fut lui-même conseiller du parlement de Bretagne (1619), puis monta à Paris en 1622, reçu dans la deuxième des Enquêtes. En dépit de deux mariages, il mourut sans enfants (Popoff, no 686). Un mois avant sa mort, il avait établi un testament :

« par lequel il donne après son décès à notre abbaye Saint-Victor sa bibliothèque consistant en tous ses livres généralement quelconques, tant imprimés que manuscrits, {c} cartes, estampes, tailles-douces, figures, ses deux globes et piédestaux, tablettes, et généralement tout ce qui compose le corps de sa dite bibliothèque, à condition que les gens d’étude auront la liberté d’aller étudier en la bibliothèque de Saint-Victor, où il ordonne icelle sienne bibliothèque être conservée au meilleur ordre qu’il se pourra. Et pour cet effet, un des religieux se trouvera, aux jours pour ce désignés, pour communiquer et remettre les livres, sans qu’ils puissent être prêtés et transportés hors ledit lieu, encore moins hors la Maison. {d} Et pour agréer cette charge, il lègue et donne trois cent quarante livres, un sol, neuf deniers de rente à prendre sur les gabelles. Et en outre, pour l’entretien de ladite bibliothèque, a aussi légué trois cent soixante et dix livres de rente, à prendre sur le Clergé de France en trois parties, désirant que le P. Eustache de Blémur, {e} qu’il témoigne être son ami, et en effet promoteur de ce bienfait, prenne le soin de cette bibliothèque tout le temps qu’il sera résident en cette Maison, et en prenne la direction, nonobstant les refus humbles qu’il lui avait faits plusieurs fois de cette grâce. » {f}


  1. Génovéfains, v. note [42], lettre 324.

  2. V. note [2], lettre 877.

  3. Au nombre d’environ huit mille volumes.

  4. « Il n’y avait alors à Paris qu’une seule bibliothèque où le public fût librement admis, c’était celle de Mazarin, ouverte déjà depuis neuf ans » (Franklin, page 41, v. infra notule {d}).

  5. Mort en 1691.

  6. J’ai emprunté cette citation et les autres détails à L’Histoire de la Bibliothèque de l’abbaye de Saint-Victor à Paris, d’après des documents inédits, par Alfred Franklin, de la Bibliothèque Mazarine (Paris, Auguste Aubry, 1865, in‑16). Le Moréri ne donne pas la source de son article.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-7, note 61.

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(Consulté le 08/10/2024)

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