Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 5 manuscrit, note 63.
Note [63]

« Voyez Sennert, chapitre sur la dysenterie, question 2. »

  • V. notes [25] du Patiniana I‑2, et [64] et [65] infra pour le funeste sort de Don Carlos, mort à Madrid en 1568, condamné à mort par son père, Philippe ii, roi d’Espagne.

  • Daniel Sennert, {a} au livre troisième de sa Medicina Practica [Médecine pratique], 2e partie, section 2, De Symptomatibus quæ Intestinis accidunt [Symptômes affectant les intestins] contient un long chapitre vii De Dysenteria. Nomen et Natura Dysenteriæ [Sur la Dysenterie. {b} Nom et nature de la dysenterie] (pages 902‑929, Operum tomus secundus [Deuxième tome des Œuvres]. {c} Il ne parle pas de Don Carlos dans sa question ii, An Adamas venenum et caussa dysenteriæ sit ? [Le Diamant est-il un poison, et une cause de dysenterie ?] (pages 924‑925), mais le suicide figure à la fin :

    Adamantem venenatum esse, pulveremque eius dysenterima excitare plurimi statuunt. […] Abunde hactenus diximus quibus addere liber quæ hac de re habet Zacutus Lusitanus, de Prax. Med. lib. 2. obs. 16. Is de Adamante ita sensit, eum venenum non esse ; cum experientia constet, plurimos citra noxam illum furtim devorasse, et deinde cum excrementis deiecisse. Ergo solum nocere putat, cum in frustra dissectus, vel impolitus devoratur. Tum enim, vitri instar, asperitate sua, intestina pungere, ferire, vulnerare, et exulcerare, et vulnera ab eo inducta esse lethalia. Cum enim altius depascant et penetrent, illico oborta putedrine, fieri ulcera sordida. Idque probat exemplo servi cuiusdam Mercatoris, qui cum malo dolo tres adamantes impolitos devorasset, in tormina postridie lapsus est, et ob intestina vulnerata cruenta deinceps eiecit, febricitate cœpit, et nullis remediis convalescere potuit, sed ulcere magis ac magis sordido facto, tabefactus obiit. Ex quibus patet, Adamantem potius vulnerando, quam ut venenum nocere. Verum in hac historia hoc adhuc dubii occurrit, annon Adamantes illi politi acuti, atque ad vulnerandum apti sunt, quam impoliti.

    [Maints auteurs déclarent que le diamant est un poison et que sa poudre provoque la dysenterie. (…) À l’abondant exposé qui précède, j’ajouterai ce qu’en a écrit Zacutus Lusitanus, dans sa Praxis Medica, livre ii, observation xvi. {d} Lui pense que ce n’est pas un poison, comme prouve l’expérience de nombreuses gens qui en ont avalé pour les voler : ils n’ont pas été malades et les ont ensuite expulsés dans leurs excréments. Il croit donc que l’absorption de diamant ne peut nuire que quand il est réduit en miettes ou quand il n’a pas été poli ; car alors, à l’instar du verre, ses aspérités percent, meurtrissent, blessent et ulcèrent les intestins, et les plaies qui en résultent sont mortelles : quand elles coupent et pénètrent plus profondément, une putréfaction se déclenche aussitôt et donne naissance à des ulcérations purulentes. C’est ce que montre le cas du commis d’un marchand qui avait frauduleusement ingurgité trois diamants non polis : le lendemain, il eut mal au ventre ; comme ils avaient blessé les intestins, il les évacua ensuite avec du sang et commença à avoir la fièvre ; aucun remède ne put en venir à bout, un abcès se développa peu à peu et il mourut tabide. {e} On en déduit que le diamant est plus nuisible en blessant qu’en empoisonnant ; mais cette histoire mène à se demander si les diamants taillés en pointe n’ont pas la même aptitude à blesser que les diamants non polis].


    1. V. note [21], lettre 6.

    2. V. note [8], lettre 147.

    3. Lyon, 1650, v. note [20], lettre 150.

    4. V. note [7], lettre 68, pour la « Médecine pratique » (Lyon, 1637) du médecin portugais Abraham Zacutus, où cette observation xvi (page 186), que Sennert a très fidèlement reprise, est intitulée Ex Adamante impolito devorato, cruenta deiectio, tabes, mors [Déjection sanglante, tabès, mort après avoir avalé un diamant non poli] ; le commis était obèse et avait bien ingurgité trois diamants dérobés à son maître.

    5. V. note [9], lettre 93.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 5 manuscrit, note 63.

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(Consulté le 25/04/2024)

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