Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701), note 64.
Note [64]

L’addition entre crochets est tirée du manuscrit de Vienne (page 50), pour combler le blanc laissé dans l’édition imprimée.

Redemptus (Racheté) Baranzanus est le nom latin de Giovanni Antonio (dit Redento en religion) Baranzano (Serravalle Scrivia, Piémont 1590-Montargis 23 décembre 1622), religieux barnabite (v. note [22], lettre 198) et philosophe péripatéticien, qui enseigna principalement à Annecy. Un « diable en procès » est un grand chicaneur.

Bayle a consacré un bref article à Baranzan, principalement fondé sur ce que François i de La Mothe Le Vayer {a} a dit de lui dans le passage de son Petit discours chrétien de l’Immortalité de l’âme. Avec le Corollaire, et un Discours sceptique sur la Musique. Seconde édition {b} sur la communication des morts avec les vivants (pages 94‑96) :

« À la vérité, ce Canius Iulius, que Sénèque nous représente pour l’un des plus grands courages qu’ait vu l’Empire romain, et qui philosophait même sur le dernier moment de sa vie, s’était engagé de venir instruire ses amis de ce qu’il aurait reconnu au-delà, et de l’état des âmes après leur séparation du corps ; {c} sans aucun effet néanmoins, ne s’étant trouvé personne qui ait donné depuis le moindre témoignage de son retour. Et pour parler de ce qui est de ma connaissance, le Père Baranzan, barnabite, que je puis mettre entre les premiers esprits de notre siècle, quand les ouvrages de sa jeunesse ne suffiraient pas pour cela, m’avait beaucoup de fois assuré, et toujours sous le bon plaisir de Dieu, que je le reverrais s’il partait le premier de ce monde, bien qu’il n’y ait pas satisfait, la providence en ayant autrement ordonné. Est-ce à dire pour cela qu’il ne soit rien resté d’eux que leurs cendres, et qu’il faille conclure là-dessus la mortalité de leurs âmes ? Il ne s’est point vu de plus vicieuse argumentation, ni de conséquence plus mal tirée. Et quant à moi, je n’ai jamais douté de la félicité de ce mien ami sur la connaissance que j’avais de ces bonnes œuvres ; je n’ai non plus jamais formé le moindre scrupule sur ce mauvais fondement de ne l’avoir point revu, ni mal pensé de l’immortalité de son âme pource qu’elle n’a pas exécuté une promesse conditionnée et faite comme en riant. »


  1. 1588-1672, v. note [14], lettre 172.

  2. Paris, veuve de Jean Camusat, 1640, in‑8o de 251 pages.

  3. Sénèque le Jeune, De la Tranquillité de l’âme, chapitre 14.

V. note [59] du Patiniana I‑3 pour un complément bibliographique sur Baranzanus.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701), note 64.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8197&cln=64

(Consulté le 20/04/2024)

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