Note [7] | |
« Jansenius d’Ypres », auteur du livre posthume qui a fondé le jansénisme : Cornelii Iansenii Episcopi Iprensis Augustinus, seu Doctrina Sancti Augustini de humanæ naturæ sanitate, ægritudine, Medicina adversus Pelagianos et Massilienses, tribus tomis comprehensa. Accessit huic editioni Tractatus F. Florentii Conrii Archiepiscopi Thuamensis de statu parvulorum sine baptismo decedentium iuxta sensum B. Augustini. Cornelis Janssen, Cornelius Jansenius (Acquoy près de Leerdam en Hollande 1585-Ypres 6 mai 1638) avait tiré son nom (Janssen ou Janszoon, fils de Jean) du prénom de son père, Jan Ottens (fils d’Otto). Catholique dans une Hollande protestante, il avait entamé ses études de théologie à Louvain (Pays-Bas espagnols) en 1602 pour les achever en 1609, en recevant les ordres mineurs. Il était ensuite venu à Paris comme précepteur, pour se lier d’amitié avec Jean Duvergier de Hauranne (abbé de Saint-Cyran, v. note [2], lettre 94) et se consacrer avec lui à l’étude des Pères de l’Église. Ordonné prêtre à Malines en 1614, Jansenius fut nommé professeur ordinaire de l’Université de Louvain en 1618 et se consacra dès lors à développer l’idée de la grâce selon saint Augustin (prédestination), contre celle professée par les jésuites (libre arbitre des pélagiens). Nommé professeur régent d’Écriture Sainte à Louvain en 1630, puis recteur en 1635 et enfin évêque d’Ypres en 1636, Jansenius mourut de la peste deux ans plus tard. Dès 1627, Jansenius s’était attelé à la rédaction de l’Augustinus dont l’intention était de restituer la vérité et la pureté de la pensée de saint Augustin, contre les interprétations qu’on en avait tirées depuis un siècle pour servir les idées théologiques adoptées par les jésuites. Il en avait achevé la rédaction peu de temps avant de mourir. La doctrine théologique de Jansenius, opposée à celle de Rome et des jésuites, a fait naître le jansénisme qui provoqua la plus vive querelle catholique française du xviie s. Ses péripéties parsèment toute la correspondance de Guy Patin, dont les inclinations penchaient nettement plus vers les disciples de Jansenius (voire de Calvin) que vers ceux de saint Ignace. Jansenius a aussi donné son élan politique au jansénisme, avec son ouvrage pseudonyme intitulé : Alexandri Patricii Armacani, theologi, Mars Gallicus, seu de iustitia armorum et fœderum regis Galliæ libri duo. Editio secunda multo locupletior. C’était une condamnation de la politique étrangère de Richelieu, qui faisait alors alliance avec les pays protestants (Provinces-Unies, Allemagne) contre l’Espagne catholique. Ce livre contribua sans doute à l’hostilité du cardinal contre le jansénisme, qui culmina dans le long emprisonnement de l’abbé de Saint-Cyran (v. note [2], lettre 94). |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Jean Vassan de Saint-Paul, le 8 novembre 1643, note 7.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0096&cln=7 (Consulté le 17/09/2024) |