À Charles Spon, le 13 février 1654, note 7.
Note [7]

« La lance d’Achille a remédié à la blessure » : Ovide (Les Remèdes à l’amour, dernier des vers 44 à 48) :

Una manus vobis vulnus opemque feret.
Terra salutares herbas, eademque nocentes
Nutrit, et urticæ proxima sæpe rosa est ;
Vulnus in Herculeo quæ quondam fecerat hoste,
Vulneris auxilium Pelias hasta tulit
.

[La main même qui vous blessa saura vous guérir. Souvent le même sol produit des herbes salutaires et des herbes nuisibles ; près de la rose croît l’ortie, et la lance d’Achille {a} a remédié à la blessure qu’elle-même avait faite au fils d’Hercule].


  1. Pelias hasta (la lance du mont Pélion) est dans la mythologie la « lance que le centaure Chiron [v. note [5], lettre 551] avait coupée sur le sommet du Pélion et dont il fit présent à Pélée le jour de ses noces [v. note [48] du Borboniana 9 manuscrit]. Il s’en servit dans les combats et la donna à son fils [Achille] qui la rendit célèbre. Achille seul de tous les Grecs, pouvait en faire usage » (Fr. Noël).

Guy Patin pensait ici que les coups de poignard, malgré la gangrène qu’ils provoquèrent, avaient guéri le blessé en vidant l’hydropisie du poumon (sans doute un épanchement liquide de la plèvre) dont il souffrait. L’aiguille creuse de gros calibre qu’on utilise pour drainer la plèvre fait aujourd’hui office de lance d’Achille.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 13 février 1654, note 7.

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(Consulté le 24/04/2024)

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