À André Falconet, le 28 avril 1654, note 7.
Note [7]

« La plupart rient de ses larmes, mais en ont gros sur le cœur. Qu’ils rient donc, puisqu’ils ne se rendent pas compte de leurs malheurs ! »

La première phrase est la fin d’une épigramme de Martial (livre x, lxxx) :

Plorat Eros, quotiens maculosæ pocula murræ
Inspicit aut pueros nobiliusve citrum,
Et gemitus imo ducit de pectore, quod non
Tota miser coemat sæpta feratque domum.
Quam multi faciunt, quod Eros, sed lumine sicco !

Pars maior lacrimas ridet et intus habet.

[Éros {a} pleure chaque fois qu’il voit des coupes murrhines bigarrées, {b} de jeunes garçons ou quelque beau meuble de citronnier ; il soupire du fond du cœur car, pauvre, il ne peut acheter et emporter chez lui de tels trésors. Que de gens sont comme Éros, mais gardent l’œil sec ! La plupart rient de ses larmes, mais en ont gros sur le cœur].


  1. Cupidon, v. note [2], lettre latine 365.

  2. La murrhe était une matière irisée (de nature aujourd’hui incertaine) que les Anciens utilisaient pour fabriquer des vases précieux.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 28 avril 1654, note 7.

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(Consulté le 29/03/2024)

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