À Thomas Bartholin, le 29 novembre 1662, note 7.
Note [7]

V. note [6], lettre 897, pour le livre de Pierre Petit « sur la Lumière, contre Isaac Vossius » (Paris, 1663), savant ouvrage dédié au Celeberrimo Viro Ægidio Menagio, exquisitoris litteraturæ omnis cultori eximio [très célèbre M. Gilles Ménage, éminent protecteur de toute littérature raffinée] :

Cum Isaacus Vossius, vir multifaria eruditione clarus, ad te librum suum de Lucis natura et proprietate, pro ea quæ inter vos intercedit amicitia, perferendum curasset, viso titulo, tanta me illius legendi cupiditas incessit, ut nec moram exigui temporis, dum ubi exemplaria prostarent certior fierem, ferre possem ; sed etiam tibi e manibus nondum lectum importunus Amicus auferrem. Eum nunc tibi remitto : atque ut intelligas me non perfunctorie ipsum legisse, Exercitationes quoque mitto in præcipua eiusdem loca, quibus dubitationes meas Authori ipsi propono solvendas ; magnorum scilicet exemplo virorum, Iul. Cæs. Scaligeri et Is. Casauboni ; quos hic mihi duces eatenus sumpsi, ut tamen prioris licentiam in eo exagitando contra quem disputat, non imiter. Mihi placet modestia, quam in hisce disputationibus (quod difficilimum est) talem me præstitisse arbitror, ut de me ipse Vossius iure, eo quidem nomine, queri non possit. Visum est autem ab Ignis et Lucis natura inscribere hanc Lucubrationem, atque etiam de Igne præfari, quod ille ignem omnis luminis causam et fundamentum constituit. Vale. Lutetiæ Parisiorum. Ex Museo nostro. Cal. Februarij m. dc. lxiii.

[Quand, au nom de l’amitié qui vous unit, Isaac Vossius, cet homme qui brille par sa riche érudition, a pris soin de vous apporter son livre de Lucis natura et proprietate, {a} et quand j’en vis le titre, je fus saisi d’un si vif désir de le lire que je ne pus supporter la moindre attente de savoir où des exemplaires s’en trouvaient à vendre ; et devenu brutal ami, je vous l’ai même arraché des mains avant que vous ne l’ayez lu. Je vous le renvoie maintenant et pour vous montrer que je ne l’ai pas lu négligemment, je vous envoie aussi mes Exercitationes {b} sur ses principaux passages, où je propose à l’auteur de dissiper mes doutes. Bien entendu, j’ai suivi l’exemple des grands hommes qui m’ont servi de guides, Jules-César Scaliger et Isaac Casaubon, mais sans aller jusqu’à imiter la liberté, que prenait le premier des deux, de harceler celui contre qui il disputait. La modération me convient mieux, comme je pense l’avoir montré dans ces mêmes discussions (ce qui est très difficile), de sorte que, là-dessus du moins, Vossius ne pourra légitimement se plaindre. On voit pourtant bien que l’élucubration {c} qu’il a écrite s’égare sur la nature du feu et de la lumière, tout particulièrement quand, parlant du feu, il présume qu’il constitue la cause et le fondement de toute lumière. {d} Salut. De notre cabinet de travail, à Paris, le 1er février 1663].


  1. De Lucis natura et proprietate. Auctore Is. Vossio [La nature et les propriétés de la Lumière. Par Isaac Vossius (v. note [19], lettre 220)] (Amsterdam, Louis et Daniel Elsevier, 1662, in‑4o).

  2. Essais critiques.

  3. Fruit des veilles studieuses (v. note [2], lettre de François Citois datée du 17 juin 1639).

  4. La lumière peut engendre le feu, mais on était alors loin de concevoir que l’oxygène de l’air est le véritable principe du feu.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Thomas Bartholin, le 29 novembre 1662, note 7.

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(Consulté le 24/04/2024)

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