Autres écrits : Leçons de Guy Patin au Collège de France (2) : sur la Manne, note 7.
Note [7]

Le livre 16 de l’Exode (La manne et les cailles) parle longuement de la manne divine qui nourrit les Israëlites dans le désert : ce que tout le monde en sait, et ce que beaucoup en ont (comme moi) oublié (ou jamais su).

  • Versets 4‑5 :

    « Yahvé dit à Moïse : “ Je vais vous faire pleuvoir du pain du haut du ciel. Les gens sortiront et en recueilleront au jour le jour leur ration quotidienne. Je veux ainsi les mettre à l’épreuve, pour voir s’ils se conformeront, ou non, à mes ordres. Mais le sixième jour, lorsqu’ils apprêteront ce qu’ils auront rapporté, leur récolte aura été le double de celle de chaque jour. ” »

  • Versets 11‑32 :

    « Alors Yahvé parla à Moïse et lui dit : “ J’ai entendu les murmures des enfants d’Israël. Dis-leur donc : Entre les deux soirs, vous mangerez de la viande et, au matin, vous vous rassasierez de pain. Vous reconnaîtrez alors que moi, Yahvé, je suis votre Dieu. ” De fait, le soir, des cailles montèrent et couvrirent le camp et, le lendemain matin, une couche de rosée recouvrait les entours du camp. Cette couche de rosée évaporée, apparut, sur la surface du désert, quelque chose de menu, de granuleux, de fin comme du givre sur le sol. À cette vue, les enfants d’Israël s’interrogèrent mutuellement : “ Qu’est cela ? ” car ils ne savaient pas ce que c’était. {a} Moïse leur dit : “ Cela, c’est le pain que Yahvé vous procure comme nourriture. Voici ce qu’a enjoint Yahvé : Recueillez-en chacun selon vos besoins – un gomor {b} par personne – d’après le nombre des membres de vos familles. Chacun de vous s’en procurera pour ceux qui partagent sa tente.

    Les enfants d’Israël se conformèrent à cet ordre ; ils en recueillirent, les uns beaucoup, les autres peu. Lorsqu’ils mesurèrent leur récolte au gomor, celui qui avait recueilli beaucoup de manne n’en avait pas en excédent, et celui qui n’en avait que peu ramassé en avait néanmoins en suffisance. Chacun se trouvait en avoir recueilli suivant ses besoins.

    Moïse leur dit : “ Que personne n’en réserve pour demain. ” Certains, pourtant, n’écoutèrent pas Moïse et en réservèrent pour le lendemain. Mais les vers s’y mirent et la réserve dégagea une odeur nauséabonde. Moïse, alors, fut irrité contre eux. Ils recueillirent donc chaque matin de la manne, chacun selon ses besoins. Quand le soleil devenait chaud, elle fondait.

    Or, le sixième jour, ils ramassèrent le double de nourriture : deux gomors par personne. Tous les chefs de la communauté vinrent en informer Moïse qui leur dit : “ Voici le message de Yahvé : demain est un jour de repos complet, un sabbat consacré à Yahvé. Mettez au four ce que vous voulez y cuire, faites bouillir ce que vous désirez faire bouillir. Tout le surplus, mettez-le en réserve pour demain. Ils le mirent en réserve pour le lendemain, selon l’ordre de Moïse ; il ne dégagea pas de mauvaise odeur et les vers ne s’y mirent pas non plus. Moïse dit alors : “ Mangez-le aujourd’hui, car ce jour est un sabbat en l’honneur de Yahvé ; aujourd’hui, vous ne trouveriez pas de manne dans la campagne. Pendant six jours, vous la recueillerez, mais le septième jour – le sabbat – il n’y en aura point. ” Le septième jour, cependant, des gens sortirent du camp pour recueillir de la manne, mais ils n’en trouvèrent pas. Yahvé dit alors à Moïse : “ Jusques à quand refuserez-vous d’observer mes commandements et mes lois ? Voyez ! Yahvé vous a imposé le sabbat ; aussi vous procure-t-il, le sixième jour, de quoi manger pendant deux jours. Demeurez chacun là où vous êtes ; que personne, le septième jour, ne sorte de chez soi. ” Le peuple s’abstint donc, le septième jour, de tout travail.

    La maison d’Israël donna à cela le nom de manne. On eût dit de la graine de coriandre ; c’était blanc, cela avait un goût de galette au miel.

    Moïse dit : “ Voici ce qu’a prescrit Yahvé : Remplissez-en un gomor et conservez-le pour vos descendants, qu’ils voient l’aliment dont je vous ai nourris dans le désert, quand je vous fis sortir du pays d’Égypte. ” »


    1. V. infra note [9].

    2. Gomor : mesure de capacité chez les Hébreux, que Littré (DLF) estime être équivalente à 3,3 litres.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Leçons de Guy Patin au Collège de France (2) : sur la Manne, note 7.

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(Consulté le 24/04/2024)

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