Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-1, note 7.
Note [7]

« Non parce qu’il prend la cire, mais à cause du chevet {a} de l’église dont il assurait l’entretien et la garde. » {b}


  1. L’étymologie latine du mot « chevet » est sujette à deux interprétations :

    1. capitium, ouverture du vêtement romain antique par laquelle on passait la tête, est l’explication retenue par Le Grand Robert, qui aboutit à l’ablatif singulier, capitio, ici employé par L’Esprit de Guy Patin ;

    2. Gilles Ménage (suivi par Littré DLF) a opté pour capetum, « diminutif de capo, qu’on a dit pour caput [tête] » (Origines de la langue française, Paris, 1650, page 214).

    Furetière a habilement combiné les deux en définissant chevet comme un « oreiller long et rond rempli de plume, sur lequel on met la tête quand on est couché ; on l’appelle autrement traversin ; on dérive ce mot de capitium, ou caput lecti [tête de lit], ou plutôt de chef [caput]. »

  2. Une édition plus tardive des Origines de Ménage {i} définit ainsi chévecier, page 192 (sic pour chevecier dans Furetière ou Littré DLF) :

    « Dignité ecclésiastique. C’est celui qui a soin du chevet de l’église, c’est-à-dire du fond de l’église, depuis l’endroit où la clôture commence à tourner en rond. Comme les chéveciers en plusieurs églises ont soin du luminaire, et qu’ils prennent le reste de la cire qu’on emploie dans ces églises, plusieurs ont cru que capicerius, qui est le mot latin dont on a appelé le chévecier, avait été fait a capienda cera ; {ii} mais il a été fait de caput capitis, {iii} capitium, capicium, capiciarius, capicerius. »

    Furetière (1690) a donné un autre avis sur chevecier :

    « Celui qui est le chef, qui a la première dignité dans plusieurs églises collégiales. C’est la même chose que ce qu’on appelle trésorier en d’autres, parce qu’il garde le trésor de l’église, qui sont les chefs {iv} et reliques des saints. Meursius et Vossius {v} l’ont appellé capicerius, a capiendis ceris. {ii} En beaucoup d’endroits on l’appelle luminier, parce qu’il a soin du luminaire de l’église. »

    1. Paris, Jean Anisson, 1694, in‑4o.

    2. De celui qui prend la cire [cera] ou les cires [ceris] (des cierges).

    3. Chef de la tête.

    4. Têtes (crânes).

    5. V. notes [9], lettre 443, pour Jan Van Meurs, et [20], lettre 352, pour l’Etimologicon de Gerardus Johannes Vossius (Amsterdam, 1662).

    Ces deux références lexicographiques viennent d’éditions postérieures à la mort de Patin et, plutôt que sa conversation, me semblent avoir inspiré les rédacteurs du Patininana.


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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-1, note 7.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8214&cln=7

(Consulté le 29/03/2024)

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