À Charles Spon, le 1er mars 1650, note 72.
Note [72]

« On dit qu’un homme tient le loup par les oreilles, pour dire qu’une affaire qu’il croit tenir en son pouvoir lui échappera » (Furetière) : « Je tiens, comme on dit, le loup par les oreilles [auribus lupum teneo], également en peine de lâcher ou de retenir » (Térence, Phormion, acte iii, scène ii, vers 506).

Érasme a commenté cet adage (no 425) :

Dicitur in eos, qui ejusmodi negotio involuntur, quod neque relinquere sit integrum neque tolerari possit. Videtur ab eventu quopiam natum ut alia pleraque. Aut inde certe, quod ut lepus auribus, quippe prælongis commodissime tenetur, ita lupus quod aures habet pro corpore breviores, teneri iis non potest neque rursum citra summum periculum e manibus dimitti belua tam mordax.

[Se dit de ceux qui sont empêtrés dans une affaire où ils ne peuvent ni lâcher prise ni en supporter tout le poids. Comme quantité d’autres, cet adage semble venir de quelque événement particulier, comme du fait que, s’il est certainement très facile de tenir un lièvre par les oreilles, car il les a fort longues, il est au contraire impossible d’en faire autant d’un loup, qui les a fort courtes en proportion de son corps : nul ne peut, sans immense péril, laisser une bête si féroce lui échapper des mains].

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 1er mars 1650, note 72.

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(Consulté le 10/10/2024)

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