Trois auteurs antiques venaient alimenter la détestation de Guy Patin pour les champignons.
- Juvénal, Satire v, vers 146‑148 :
Vilibus ancipites fungi ponentur amicis,
boletus domino, sed quales Claudius edit
ante ilum uxoris, post quem nihil amplius edit.
[Aux amis de basse extraction, on sert des champignons suspects ; au maître, une oronge comme en mangeait Claude avant celle que lui apprêta sa femme, et après laquelle il ne mangea plus du tout]. {a}
- V. note [37] du Traité de la Conservation de santé, chapitre ii, pour ces vers et pour l’empoisonnement de l’empereur Claude par Agrippine, son épouse, en l’an 54 de notre ère.
- Horace :
- Satires, livre ii, iv, vers 20‑21,
Pratensibus optima fungis
natura est ; aliis male creditur,
[Les champignons des prés sont d’excellente nature, il est dangereux de se fier aux autres] ;
- Épodes, iii, vers 4‑5,
O dura messorum ilia
Quid hoc veneni sævit in præcordiis ?
[Ô rudes intestins des moissonneurs !
Quelle sorte de poison me tord les tripes ?]
- Sénèque le Jeune, Lettres à Lucilius, épître xcv, § 25 :
Quid ? tu illos boletos, voluptuarium venenum, nihil occulti operis iudicas facere, etiam si præsentanei non fuerunt ?
[Comment peux-tu penser que ces champignons, ce voluptueux poison, n’ont aucune action occulte, même s’ils sont sans effet immédiat ?]
|