À Charles Spon, le 26 octobre 1643, note 8.
Note [8]

Cinquième vers d’une épigramme de Grotius sur le dernier portrait de Joseph Scaliger :

Hæc est Scaligeri mortem meditantis imago :
Luminis heu tanti vespera talis erat.
In vultu macies et tortor corporis hydrops,
Sed tamen et magni conspiciuntur avi.
Læva tenet chartas Nabathæi munera cœli :
Armatur calamo nunc quoque dextra suo.
Hæc est illa manus vitam cui tota vetustas
Debet, et a primo tempora ducta die.
Quodsi Scaligero meritis par vita daretur,
Nonnisi cum mundo debuit ille mori
.

[Ceci est le portrait de Scaliger méditant sur la mort car tel, hélas, était le crépuscule d’une si grande lumière : il a le visage émacié et le corps torturé par l’hydropisie ; on y reconnaît pourtant encore la grandeur de ses aïeux ; de la main gauche il tient les feuilles de Nabathée qui sont les dons du ciel ; la droite est comme toujours armée de sa plume. C’est à cette main que l’Antiquité tout entière doit de vivre, et l’Histoire d’avoir été écrite depuis son premier jour. Mais si une vie de longueur égale à ses mérites avait été donnée à Scaliger, alors le monde aurait dû s’éteindre avec lui].

En donnant à chartas Nabathæi le sens de papier, Guy Patin semble avoir résolu une question qui en tracasse encore quelques-uns aujourd’hui.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 26 octobre 1643, note 8.

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(Consulté le 08/12/2024)

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