Connu depuis les temps les plus anciens, l’opium était pour Furetière :
« une larme ou un suc qui découle des incisions qu’on a faites aux têtes de pavot {a} lorsqu’elles approchent de leur maturité. On fait des incisions avec un couteau sur le dessus de la peau des têtes de pavot en croix de Bourgogne, et puis on en recueille le suc qui en sort avec une cuillère, et on y retourne plusieurs fois le jour et plusieurs jours de suite pour faire la même chose. On pile dans un vieux mortier cette humeur après qu’elle est épaissie et on en fait des trochisques. {b} Il vient de la Grèce où le pavot croît en abondance. Il est ainsi nommé de opon ou opion, comme qui dirait suc par excellence, parce qu’il produit de plus grands effets et en moindre quantité qu’aucun suc tiré des végétaux. {c} L’opium diffère du méconium {d} en ce que celui-ci n’est que le suc du pavot qu’on en tire par l’expression ; l’opium en coule par la seule incision. On tient communément qu’il ne faut que trois grains d’opium {e} pour tuer les personnes les plus robustes ».
- Papaver somniferum.
- Comprimés ou pastilles (v. note [7], lettre latine 341).
- V. notes [37] et [46] (notule {j}) de la Leçon de Guy Patin sur le laudanum et l’opium, pour des compléments sur l’étymologie du mot opium.
- V. note [10], lettre de Hugues ii de Salins, datée du 16 décembre 1657.
- Environ 160 milligrammes, dose certes faible mais qu’on ne sait interpréter aujourd’hui sans connaître la concentration de la préparation en principe actif (morphine).
V. note [8], lettre 76, pour le laudanum, et surtout la Leçon de Guy Patin au Collège de France sur le laudanum et l’opium et l’observation x pour maints autres détails critiques sur ces deux médicaments. |