À Charles Spon, le 31 décembre 1652, note 8.
Note [8]

« qui a appris l’art de faire un tel Mercure de n’importe quel bois » : Non enim ex omni ligno, ut Pythagoras dicebat, debet Mercurius exculpi [Comme disait Pythagore, Mercure ne doit pas être sculpté dans n’importe quel bois] (Apulée, Apologie, § 43).

Jean de Bertier, né en 1575 de Philippe, baron de Montrabe, et de Catherine de Paulo, avait débuté en 1597 comme avocat au parlement de Toulouse. En mars 1601, il avait obtenu un office de conseiller, puis en 1611, reçu de son père la charge de président à mortier ; en cette qualité, il présida à la Chambre de l’édit. Il devint chef du conseil de la reine Margot (Marguerite de Valois, v. note [4], lettre latine 456), sans doute sur la recommandation de son oncle Jean, évêque de Rieux, et entra ainsi en relation avec Richelieu qui le remarqua et le nomma, le 8 février 1632, premier président au parlement de Toulouse. Fidèle à la cause royale, Bertier avait contribué à faire casser la délibération des états du Languedoc au moment de la révolte menée par Montmorency (v. note [15], lettre 12), mais en refusant de siéger dans la commission qui le condamna à mort. Sa grande indépendance à l’égard des agents du pouvoir lui permit de refuser la contribution fiscale destinée aux fortifications de Narbonne et de se dresser contre la création d’un parlement à Nîmes, qui se serait érigé au détriment du ressort de celui de Toulouse. Bertier avait retenu Toulouse de suivre l’exemple du parlement de Bordeaux pendant la Fronde. Ami de Robert Arnauld d’Andilly (v. note [4], lettre 845), frère aîné d’Antoine ii Arnauld, Bertier entretint avec lui une riche correspondance. On lui doit aussi La Régence, ou de l’autorité des reines régentes, publié en 1650 (Jestaz).

Selon la Gazette (ordinaire no 55, du 3 mai 1653, pages 432‑433), l’annonce de Guy Patin était prématurée :

« De Toulouse, le 20 avril 1653.
Messire Jean de Bertier de Montrave, premier président du parlement de cette ville, y est décédé depuis peu de jours après y avoir servi plus de 50 ans, tant en la charge de conseiller que de président, et depuis 22 ans en celle de premier président, avec la même estime et réputation qu’avaient acquises ses ancêtres, et dont il était demeuré héritier, aussi bien que de leur fidélité et passion au service du roi ; ce qui l’a grandement fait regretter à toute la province, et particulièrement à cette ville. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 31 décembre 1652, note 8.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0300&cln=8

(Consulté le 25/04/2024)

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