À Charles Spon, le 27 juin 1654, note 8.
Note [8]

V. note [18], lettre 352, pour les « deux centuries d’observations anatomiques singulières » de Thomas Bartholin qui écrivait à Guy Patin « depuis son Danemark natal ».

Dans son épître Lectori curioso [Au lecteur minutieux], datée d’Amsterdam le 28 décembre 1653, Bartholin salue avec émotion la mémoire de son frère aîné Jacobus Caspar Bartholin, alors décédé depuis peu. Savant orientaliste, il a édité en 1651 deux livres de Cabale {a} de Maajan Habhochama et de Nebhonia Ben Hakana. En 1653, il venait d’être nommé Professor Soranus {b} quand il mourut au cours d’un voyage vers Heidelberg. {c}


  1. V. note [27] du Borboniana 1 manuscrit.

  2. Professeur de l’Académie royale danoise de Sorø, v. 4e notule {b}, note [33], lettre latine 154.

  3. Albertus Thura, Idea historiæ litterariæ Danorum… [Aperçu de l’histoire littéraire des Danois…] (Hambourg, Theodorus Christophorus Felginerus, 1723, pages 208 et 337, § xiii).

Thomas Bartholin a cité Guy Patin quatre fois dans ses deux premières centuries d’observations anatomiques.

  1. L’observation lxiv de la centurie i (pages 98‑100), Vermiculi in cerebro [Vers dans le cerveau], est celle d’une fillette de 12 ans morte à la suite d’un violent mal de tête, chez qui l’autopsie trouva un grand ver dans le cerveau qui resta vivant deux heures après qu’on l’eut extrait :

    Anomali huius abcessus oculatum testem laudo Guidonem Patinum medicum Parisiensem eruditissimum, amicum veteri candore et constantia honorandum, quod ipsum in Exercitationibus meis de Angina Puerorum olim professus sum.

    [Je loue le témoin oculaire de cet abcès singulier, Guy Patin, très savant médecin de Paris, ami qu’on doit honorer pour sa durable franchise et pour sa fermeté, ce que j’ai jadis proclamé dans mes Essais sur l’Angine des enfants]. {a}

  2. L’observation vii de la centurie ii (pages 156‑157), Thoracis hydrops eiusque anatome [Hydropisie du thorax et son autopsie], est celle d’un homme de 57 ans, notaire au Châtelet nommé Thomas Cartier, {b} souffrant de toux et de fièvre traînantes, qui mourut après quatre mois d’asphyxie (grave insuffisance respiratoire) ; l’autopsie trouva la cavité thoracique emplie de dix livres d’une sérosité purulente et fétide, avec les poumons et la rate presque entièrement putréfiés.

    Obiit Parisiis mense Octobri 1646 me præsente, sicut testis mihi est Guido Patinus doctor Parisiensis summæ eruditionis, cui hoc aliisque nominibus plurimum debeo.

    [Il est mort sous mes yeux à Paris au mois d’octobre 1646, comme peut en témoigner pour moi Guy Patin, fort savant docteur de Paris ; ce pourquoi je lui suis fort redevable ainsi qu’à d’autres titres].

  3. L’observation xxix de la centurie ii (pages 190‑191), Viscera corporis inversa [Inversion des viscères du tronc], est le cas de situs inversus recueilli par Pierre Régnier, Medicinæ Doctor et privatus Chirurgiæ Professor [docteur en médecine et professeur privé de chirurgie], à Paris en 1650 sur le corps d’un supplicié : {c} Id ad me perscripsit Guido Patinus decanus saluberrimæ Facultatis med. Parisiensis [C’est Guy Patin, doyen de la très salubre Faculté de médecine de Paris, qui me l’a consigné par écrit].

  4. L’observation xxxix de la centurie ii (pages 202‑203), Pancreas suppuratum [Suppuration pancréatique], est celle que Patin lui avait rapportée dans sa lettre du 28 mars 1652. {d}


    1. Thomæ Bartholini Casp. Fil. de Angina puerorum Campaniæ Siciliæque epidemica Exercitationes. Accedit de Laryngotomia Cl. V. Renati Moreau, Paris. Med. et Profess. Regii, Epistola.

      [Essais de Thomas Bartholin, fils de Caspar, sur l’Angine épidémique des enfants de Campanie et de Sicile. Avec une Lettre sur la Laryngotomie, du très distingué M. Réné Moreau, {i} médecin de Paris et professeur royal]. {ii}

      1. V. notes [14], lettre 301, pour la laryngotomie (ou bronchotomie), et [28], lettre 6, pour René Moreau.

      2. Paris, Olivier de Varennes, 1646, in‑8o de 140 pages. Le viie et dernier essai, de Laryngotomia [sur la Laryngotomie}, dédié à René Moreau, se conclut sur cette phrase (page 123) :

        Vale Galliæ tuæ orbisque ornamentum, ut felicius et literæ valeant et mortales, atque cum Cl. Patino amorem mihi perenna.

        [Belle santé à vous, fierté de la France, pour que les lettres comme les mortels se portent mieux, et faites, ainsi que le très brillant Patin, longtemps durer votre amour pour moi].

    2. La base Notaires de Paris des Archives nationales répertorie Thomas Cartier, qui exerça rue Saint-Germain-l’Auxerrois du 18 avril 1613 au 10 octobre 1645 (étude xiii).

    3. V. note [11], lettre 254.

    4. V. ses note [5] et [6].

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 27 juin 1654, note 8.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0357&cln=8

(Consulté le 04/12/2024)

Licence Creative Commons