À Charles Spon, le 25 novembre 1653, note 80.
Note [80]

« tout ce qu’on dit est incertain ».

La tranchée avait été ouverte devant Sainte-Menehould dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1653 par le marquis d’Uxelles (v. note [3], lettre 332).

L’extraordinaire de la Gazette daté du 29 novembre 1653 (no 146, pages 1161‑1168) est intitulé La Réduction de la ville et château de Sainte-Menehould à l’obéissance du roi.

« Le 24, le roi, qui depuis plusieurs jours avait dessein de retourner devant cette place et n’en avait été diverti que par l’avis qu’on espérait en bref sa reddition, ne pouvant en attendre davantage la bonne nouvelle de si loin, partit accompagné de Son Éminence pour aller coucher à Ham, à deux lieues de la place, où les logis de Sa Majesté avaient été marqués. Et à peine fut-elle arrivée au village de Saint-Rémy, à moitié du chemin, qu’elle eut une grande partie du contentement qu’elle espérait, par l’avis que le marquis de Genlis, capitaine aux gardes, lui vint donner de la part du maréchal du Plessis-Praslin que les assiégés ayant été le jour précédent chassés par les assiégeants, l’épée à la main, de leur retranchement à la gorge de la demi-lune attaquée, et vu la mine du bastion prête à jouer, avaient demandé composition tant pour la ville que pour le château ; mais qu’il leur avait été répondu que, comme Sa Majesté était en marche afin de se rendre en son armée, il fallait attendre son arrivée pour apprendre ses volontés ».

Les vaincus hispano-condéens quittèrent Sainte-Menehould le 27 novembre,

« armes et bagages sauves pour aller à Rocroi en six jours. Toutefois, Sa Majesté, pour conserver les droits de sa justice aussi bien que ceux de sa clémence, résolut de voir seulement sortir les étrangers, mais non les Français ; en quoi néanmoins cette dernière l’emporta encore sur la première, puisque celle-ci s’exerçant avec tant de modération, semblait agir plutôt par l’ordre de celle-là que par son mouvement, afin d’épargner la honte à ses sujets, qui étaient dans la désobéissance, de soutenir l’aspect {a} de leur monarque, lequel nonobstant sa douceur, n’eût pas laissé de leur paraître foudroyant ».


  1. Le regard.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 25 novembre 1653, note 80.

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(Consulté le 23/04/2024)

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