À Charles Spon, le 20 mars 1649, note 85.
Note [85]

Olivier Le Fèvre d’Ormesson (Journal, tome i, pages 658‑659, mercredi 10 et jeudi 11 février) :

« L’après-dînée, étant près de Saint-Nicolas, {a} je vis une émotion épouvantable parmi le peuple, chacun courant aux armes sur le bruit que M. de Beaufort demandait des secours et qu’il était entouré des ennemis. Les hommes couraient sans capitaine ni conduite. Les femmes criaient. Le soir, je sus que, dès le lundi, M. de Beaufort était sorti avec M. de Noirmoutier et 800 chevaux pour aller quérir le convoi d’Étampes, et qu’en le ramenant, il avait trouvé les troupes du roi qui s’y étaient opposées ; que l’on s’était battu, et que néanmoins le convoi était arrivé. […]

Le jeudi 11 février, […] je vis Marigny {b} qui me dit le détail du combat d’hier ; que le maréchal de Gramont avec deux mille chevaux et deux mille hommes de pied leur avait coupé le chemin, en sorte que M. de La Mothe étant arrivé au-devant de M. de Beaufort, s’était battu contre le maréchal de Gramont ; que M. de Beaufort avait poussé dans Vitry partie de la cavalerie, où il avait combattu nue tête et sans armes, avait failli d’être tué par Nerlieu, {c} que M. de Noirmoutier avait prévenu, l’ayant tué d’un coup de pistolet ; en sorte que, les troupes du roi s’étant retirées, et eux ayant fait passer les bœufs et les porcs du convoi, ils n’avaient pas voulu les poursuivre, et qu’il n’était point entré de farines ni blé. »


  1. L’église Saint-Nicolas-de-Champs, v. note [28], lettre 380.

  2. Jacques Carpentier de Marigny, une des plumes du coadjuteur.

  3. Charles de Beauvau seigneur de Nerlieu.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 20 mars 1649, note 85.

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(Consulté le 03/12/2024)

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