À Charles Spon, le 20 mars 1649, note 86.
Note [86]

V. note [8], lettre 149, pour Châtres (Arpajon).

Étampes (Essonne) sur la Juine, à 50 kilomètres au sud-ouest de Paris, est une ville de Beauce, dans le pays chartrain, du côté du Gâtinais. Elle était la capitale d’un duché que Henri iv avait donné à son fils naturel, César de Vendôme.

Mme de Motteville (Mémoires, page 246, février 1649) :

« Le 9 au soir, le duc de Beaufort partit pour aller à Étampes au-devant d’un convoi de blé et de bétail dont le peuple avait grand besoin. À son retour, il fut attaqué par les troupes que commandait le maréchal de Gramont, qui n’osa le pousser tout à fait, de crainte de la multitude parisienne qui commençait à sortir pour venir au secours de leur prince bien-aimé. On nous dit alors que si ce général royaliste, dans un certain défilé, eût voulu profiter de l’occasion, il aurait taillé en pièces le duc de Beaufort et lui aurait pris tout son butin ; mais ce prince, qui ne fut que faiblement attaqué, se défendant vaillamment, hasarda généreusement sa vie pour conserver celle des bœufs et des moutons qui devaient nourrir ses bons amis les Parisiens. Le maréchal de La Mothe alla le secourir et lui aida à se tirer d’affaire, car il s’était un peu trop engagé au combat. Il sortit une si grande quantité de peuple au-devant de lui que toute la nuit ne put pas suffire pour leur donner le temps de rentrer dans la ville et débrouiller cet embarras où tant de bêtes de toute nature se rencontrèrent mêlées ensemble. »

Dubuisson-Aubenay (Journal des guerres civiles, tome i, page 152) :

« En ce même temps, {a} l’on vit, du quai de l’Arsenal, la cavalerie de la Ville sur le haut de Juvisy retourner en deçà et descendre une bonne partie, avec de l’infanterie, à travers du coteau, au bord de la rivière où ils font halte et ralliement ; puis entrent par la porte Saint-Bernard. Le bruit est que le duc de Beaufort qui été engagé a été recous. {b}
Le marquis de Noirmoutier y fit fort bien et le baron de Noirlieu, de l’autre parti, y fut tué.

Cependant le convoi venant d’Étampes est passé bravement avec tous les bœufs, au nombre de cinq ou six cents, autres disent huit cents, qui est pour la fourniture d’une semaine de la ville ; porcs et moutons au nombre de six mille et que l’on a laissés escortés de bonne cavalerie. Pour les charrettes, restées derrière, il n’en est point entré qu’environ vingt, mais il y avait 150 chevaux et 200 hommes chargés de farine et pains. On a même amené quelques prisonniers du parti contraire, entre lesquels est le baron d’Alais. »


  1. L’après-midi du 10 février.

  2. Délivré.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 20 mars 1649, note 86.

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(Consulté le 19/04/2024)

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