À Charles Spon, le 18 janvier 1644, note 9.
Note [9]

« et ce avec heureux succès. »

Il était exact que certaines personnes échappaient alors à la variole, mais attribuer le fait à l’abstention de la bouillie dans le jeune âge est à prendre aujourd’hui pour tout à fait fantaisiste. Guy Patin pouvait le croire à une époque où les théories humorales prédominaient et où la contagion microbienne avait été pressentie par l’Italien Fracastor (1546, v. note [6], lettre 7), mais ne fut définitivement prouvée par Louis Pasteur qu’au xixe s., à l’issue d’une longue querelle. Les sujets naturellement « immunisés » contre la variole le devaient alors à l’existence de formes muettes de la maladie ou au fait qu’ils avaient bénéficié d’une vaccine protectrice, variole de la vache qui devint la base du premier vaccin inventé au xviiie s. : on enviait leur teint aux vachères qui trayaient les vaches car leur visage n’était pas grêlé de petite vérole. Un fait n’a guère changé avec le temps, c’est qu’on s’égare volontiers en déduisant des observations d’un seul médecin, tant ses propres préjugés les ont généralement déformées.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 18 janvier 1644, note 9.

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(Consulté le 25/04/2024)

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