À Charles Spon, le 20 janvier 1645, note 9.
Note [9]

Depuis Henri iv, trois trésoriers de l’Épargne, ou trésoriers de France, servaient alternativement, année par année. Leur tâche consistait à recevoir les revenants-bons des recettes générales et des fermes, à percevoir les deniers des affaires extraordinaires et à régler les dépenses en suivant les rôles rédigés par le surintendant ou les acquits patents ordonnés par le souverain. L’Épargne n’était donc qu’un lieu de passage, et non de thésaurisation. Son contenu était rarement abondant et fluctuait constamment. Les trésoriers étaient donc amenés à faire des avances pour assurer les paiements urgents : en 1651, la dette globale de la couronne à leur égard s’éleva à près de 12 millions de livres. L’office coûtant cher (un million de livres en 1615), ses propriétaires le transmettaient, sauf difficultés, à leurs fils.

De 1626 à 1628, la triple charge avait été partagée par Gabriel de Guénégaud du Plessis, Paul Ardier de Beauregard et Macé Bertrand i de La Bazinière. En 1630, Gaspard Fieubet avait succédé à son allié Paul Ardier et en 1634, Henri de Guénégaud à son père. En 1640 et 1643, pour conserver l’office à Macé Bertrand ii, sa mère, Marguerite de Verthamont et Denis Gedoyn se substituèrent à Macé Bertrand i. De 1644 à 1664, la triple charge fut partagée par Claude Guénégaud, Nicolas Jeannin de Castille (gendre de Gaspard Fieubet, et cousin par alliance de Nicolas Fouquet) et Macé Bertrand ii. En 1661, Colbert les fit poursuivre par la Chambre de justice et supprima les trésoriers de l’Épargne en 1664, remplaçant l’Épargne par le Trésor (F. Bayard, Dictionnaire du Grand Siècle).

Gaspard i Fieubet (mort à 70 ans le 12 août 1647), sieur de Launac en Guyenne, etc., avait d’abord été premier commis de Paul Ardier (v. ci-dessus), puis avait gravi les échelons : secrétaire du roi en 1609, maître d’hôtel ordinaire du roi en 1635, maître de la Chambre aux deniers (charge achetée 25 000 livres), et enfin trésorier de l’Épargne. Il avait épousé Claude Ardier (morte en 1657) fille de Paul (Popoff, no 1190).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 20 janvier 1645, note 9.

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(Consulté le 24/04/2024)

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