À Charles Spon, le 11 juin 1649, note 9.
Note [9]

« Crollius et dans les autres auteurs imposteurs et puants de ce genre qui, pour économiser du temps et du papier, auraient mieux fait de ne jamais rien écrire. »

Oswald Crollius (Croll ; Wetter, Hesse-Kassel vers 1560-Prague 1609) mena ses études médicales à Marbourg, Heidelberg, Strasbourg et Genève. Après les avoir terminées, il pratiqua la médecine à Lyon (1583-1590) puis, à partir de 1593, à Prague et Brno où il s’attacha au prince Christian d’Anhalt, dont il devint le médecin particulier jusqu’à sa mort en 1609. Il cultiva la chimie avec beaucoup d’ardeur, mais se montra partisan fanatique de Paracelse pour qui il avait la plus haute admiration et à qui il attribuait le mérite d’avoir découvert le moyen de prolonger indéfiniment la vie humaine (O. in Panckoucke et Galileo Project).

Crollius a décrit plusieurs préparations chimiques, dont le chlorure d’argent qu’il nomma lune cornée ; il connaissait l’or fulminant (mélange explosif à base d’ammoniure d’or) . Son livre le plus célèbre est :

D.O.M.A. Osualdi Crolli veterani Hassi Basilica Chymica continens Philosophicam propria laborum experientia confirmatam descriptionem et usum Remediorum Chymicorum Selectissimorum e Lumine Gratiæ et Naturæ desumptorum…

[Par la volonté de Dieu tout-puissant. Royale Chimie d’Osvaldus Crollius natif de Wetter en Hesse contenant la description philosophique confirmée par l’expérience de ses propres travaux, et l’emploi des remèdes chimiques les plus choisis procurés par la lumière de la grâce et de la Nature…]


  1. Francfort, Claud. Marnius et les héritiers de Ioan. Aubrius, 1609, in‑4o. Cette première de très nombreuses éditions, tout au long du xviie s., est remarquable pour son somptueux frontispice, avec sa symbolique mystique entourée, de haut en bas et de gauche à droite, des six maître de l’art :

    • Hermes Trismegistos Ægyptius, Hermès Trismégiste l’Égyptien (v. note [9], lettre de Thoams Bartholin date du 18 octobre 1662) ;

    • Morienes Romanus, Morien le Romain, moine alchimiste du viie s. ;

    • R. Lullius Hispanus, Raymond Lulle l’Espagnol (v. note [3], lettre 265) ;

    • Geber Arabus, Geber (Jabir Ibn Hayyan) l’Arabe (v. notule {c}, note [18], lettre 408) ;

    • Rog. Bacchon Anglus, Roger Bacon l’Anglais, moine érudit du xiiie s.

    • Th. Paracelsus Germanus, Théophraste Paracelse le Germain (v. note [7], lettre 7).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 11 juin 1649, note 9.

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(Consulté le 23/04/2024)

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