À Charles Spon, le 8 avril 1653, note 9.
Note [9]

Pulvis febrifugus orbis Americani, iussu serenissimi Principis Leopoldi Guilielmi, Archiducis Austriæ, Belgii ac Burgundiæ proregis, ventilatus ratione, experienta, auctoritate, a Ioanne Iacobo Chifletio Equite, regio archiatrorum comite, et archiducali medico primario.

[La Poudre fébrifuge d’Amérique, {a} débattue avec raison, expérience et autorité par le chevalier Jean-Jacques Chifflet, {b} comte royal des archiatres, {c} premier médecin de l’archiduc, sur l’ordre de Léopold Guillaume archiduc d’Autriche, vice-roi de Belgique et de Bourgogne]. {d}


  1. Le quinquina ou poudre des jésuites.

  2. V. note [18], lettre 104.

  3. V. note [18], lettre 164.

  4. Sans lieu ni nom, 1653, in‑4o de 45 pages. L’édition suivante est de Lyon (Guillaume Barbier, 1654, in‑8o).

    Sous pseudonyme, le R.P. Honoré Fabri a publié une vive riposte (Rome, 1654), suivie par celle de Rolandus Sturmius (Delft, 1659) : v. notes [10], lettre 399, et [6], lettre de Thomas Bartholin datée du 21 juillet 1663. Il est heureux que le quinquina, tout premier médicament actif contre la malaria, ait résisté à des attaques qui se fondaient surtout sur la haine des jésuites.


Un court extrait de ce livre (chapitre vi et dernier, page 44, première édition) explique tout le bien que Guy Patin en pensait :

Litteris denique Madrito datis ita recens monemur : Cortex febrifugus magnam hic non lucratus est famam, quia eius effectum faustus non secutus est eventus. Idemque intelleximus ex Neapoli, Florentia, Vienna Austriæ et Parisiorum Lutetia, ubi prudentes medici, recidivis et periculis alienis cauti, a dubio pulvere manum iam removent, maiorumque documenta tuto consectantur. Quod aliqui fautores pulveris obiiciunt, ægros plerosque, qui absque illius ope à febre liberati sunt, recidivam quoque, dolores colicos, aliaque passos symptomata ; non est aliud, quam iactati pulveris fallaciam fateri palam, quem qui glutivere, eadem passi sunt incommoda, ac qui eo non sunt usi.

[Des lettres tout récemment envoyées de Madrid nous en avisent enfin : L’écorce fébrifuge n’a pas acquis ici grande réputation, car son effet n’est pas suivi d’heureux événement. Le même avis nous est venu de Naples, de Florence, de Vienne en Autriche et de Paris, où de sagaces médecins, qui se défient des rechutes et autres périls, écartent la main de la poudre suspecte et s’attachent prudemment aux enseignements des grands maîtres. Contre quoi quelques partisans de la poudre objectent quantité de malades qu’elle a délivrés de leur fièvre sans qu’ils aient souffert de rechute, de douleurs coliques ou d’autres symptômes. Ce n’est rien d’autre qu’avouer ouvertement la supercherie d’une poudre à la mode : ceux qui l’ont avalée ont souffert les mêmes incommodités et n’y sont pas revenus].

Patin n’a pas prénommé le Piètre dont il honorait ici la mémoire : sans doute était-ce Simon ii, le Grand Piètre.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 8 avril 1653, note 9.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0309&cln=9

(Consulté le 28/03/2024)

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