À Charles Spon, le 17 octobre 1653, note 9.
Note [9]

Guy Patin a ajouté dans la marge, puis rayé : « il n’est pas encore vrai ».

Montglat (Mémoires, page 292) :

« Les Espagnols voyant les places de Picardie et d’Artois trop bien garnies, tournèrent tout court du côté de Champagne et envoyèrent devant deux mille chevaux qui investirent Rocroi le 5e de septembre, où toute l’armée arriva deux jours après. Sur ces nouvelles, le roi partit d’Amiens et retourna à Compiègne ; et les maréchaux de Turenne et de La Ferté, ne se trouvant pas assez forts pour secourir cette place, résolurent de faire diversion, et marchèrent aussitôt du côté de la Meuse et mirent, le 9e du mois, le siège devant Mouzon. {a} Les deux armées ennemies travaillaient à l’envi l’une de l’autre à qui viendrait à bout de son entreprise. Mouzon, quoique attaqué le dernier, fut pris le premier ; car, dès le 11e, le maréchal de Turenne emporta de force un grand ouvrage qui couvrait le pont sur le bord de la Meuse, avec le régiment du Plessis-Praslin ; et ayant rudement battu la ville avec douze pièces de canon, il se logea, à la faveur de l’artillerie, sur le bord du fossé de la demi-lune, où il fit attacher le mineur par le régiment d’York le 17e, et il s’en rendit maître le 19e ; puis étant descendu dans le fossé et ayant fait dedans un pont de fascines, il fit travailler aux mines, qui ne jouèrent point car le colonel Wolf, qui commandait dedans, ne voulut pas attendre l’extrémité et se rendit le 26e, à condition qu’il serait conduit le 28e à Montmédy. Il eut telle composition qu’il voulut à cause que Rocroi tenait encore et que les maréchaux voulaient tenter de le secourir. Montaigu le défendait, qui était homme de cœur et d’intelligence, et fort expérimenté dans le métier. Les grandes pluies qu’il fit durant ce siège incommodèrent fort les assiégeants parce que c’est un terrain fort fangeux et qu’ils étaient dans l’eau jusqu’à mi-jambe dans les tranchées. Le travail fut poussé fort vivement par les Espagnols qui nonobstant les fréquentes sorties et la vigoureuse résistance de ceux de dedans, se rendirent maîtres de tous les dehors et attachèrent les mineurs aux bastions le 27e de septembre. Les mines ayant joué le lendemain avec grand effet, ils firent deux logements sur les brèches, qui obligèrent Montaigu de traiter et de rendre la place le 30e. Les maréchaux, après la prise de Mouzon, marchèrent devers Charleville et Mézières pour joindre des troupes que le duc d’Elbeuf leur envoyait de Picardie ; mais durant cette jonction, ils eurent nouvelle de sa prise. »


  1. V. note [27], lettre 246.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 17 octobre 1653, note 9.

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(Consulté le 19/04/2024)

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