À Charles Spon, le 21 août 1657, note 9.
Note [9]

Claude Aubery (Auberi ou Alberi, Alberius, natif de Triancourt-en-Argonne, Triuncurianus), médecin et philosophe ayant embrassé le calvinisme, se réfugia à Lausanne où il devint professeur de philosophie. Son De Immortalitate animæ Oratio apodictita [Discours démonstratif sur l’immortalité de l’âme] {a} le fit accuser de tendances catholiques par Théodore de Bèze qui le fit condamner au synode de Berne (Bayle, article sur Rotan, note E) :

« sortant de sa sphère et se mêlant de dogmatique en théologie, il {b} avait enseigné de vive voix et par écrit que la justice de l’homme devant le Tribunal de Dieu est une qualité inhérente. Le synode condamna cette opinion et obligea Aubery et ses adhérents à reconnaître qu’ils embrassaient la doctrine contenue dans la confession de foi des Églises suisses et des Églises de France, savoir que nous sommes justifiés devant le Trône de Dieu par la foi comme par un instrument, qui nous fait prendre Jésus-Christ < pour > notre justice. »


  1. Sans lieu [Morgues], Ioannes le Preux, 1586, in‑8o de 61 pages.

  2. Aubery.

Aubery revint alors en France et rentra dans le sein de l’Église romaine à Dijon, où il mourut en 1596 (G.D.U. xixe s. et J. in Panckoucke). Guy Patin citait ici quatre de ses autres ouvrages (tous publiés à Morges, près de Lausanne, chez Jean Le Preux) :

  1. Claudii Alberii Truncuriani, De Concordia Medicorum, Disputatio Exoterica. Ad Vencislaus Lavinius ab Ottenfeld, Moravum ;

    [Disputation publique de Claude Aubery, natif de Triancourt, sur la Concorde des médecins. Dédié au Morave Vaclav Lavinius d’Ottenfeld] ; {a}

  2. De Terræ motu Oratio analytica : In qua, Hybornæ, Pagi, in ditione illustriss. Reip. Bernensis, supra lacum Lemannum, per Terræmotum oppressi, Historia paucis attingitur ;

    [Discours analytique du mouvement de la Terre : où est brièvement décrit l’histoire d’Yvorne, village de l’illustrissime République de Berne, en surplomb du lac Léman, qui a été écrasée par un mouvement de terrain] ; {b}

  3. Oratio apodictica de resurrectione mortuorum ;

    [Discours démonstratif sur la résurrection des morts] ; {c}

  4. Organon. Id est instrumentum doctrinarum omnium in duas partes divisum. Nempe, in analyticum eruditionis modum, et dialecticam, sive methodum disputandi in utramque partem. Ad Henricum iii. Gal. et Pol. Reg. Christ.

    [L’Organe. {d} C’est-à-dire le bagage de toutes les doctrines, divisé en deux parties, savoir le mode analytique de la connaissance, et la dialectique, ou méthode de disputer sur les parties contraires. Dédié à Henri iii, roi très-chrétien de France et de Pologne]. {e}


    1. 1585, in‑8o de 84 pages, apologie de la médecine spagirique, datée de Lausanne, le 1e février 1658, où Aubery s’attache surtout à défendre la doctrine des signatures de Paracelse (v. notes [5], lettre 340). Le dédicataire, Vaclav Lavin, est un alchimiste de Silésie, mort en 1602, qui avait interrogé Aubery sur trois points de son Organon (dernier ouvrage de la présente liste) : anatomie physiognomonique ; réconciliation de Galien et de Paracelse sur le sel, le soufre et le mercure ; pierre philosophale.

    2. 1585, in‑8o de 39 pages ; ce glissement de montagne avait enseveli en partie Yvorne, près d’Aigle, dans l’actuel canton de Vaud.

    3. 1585, in‑8o de 30 pages.

    4. Autre nom de la Logique d’Aristote.

    5. 1584, in‑4o de 712 pages.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 21 août 1657, note 9.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0489&cln=9

(Consulté le 25/04/2024)

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