Autres écrits : Consultations et mémorandums (ms BIU Santé  2007) : 5, note 9.
Note [9]

V. notule {b}, note [43], lettre latine 154, pour les 15 livres de « Leçons diverses » de Marc Antoine Muret (Anvers, 1586) ; le chapitre xi (et non ii) du livre vi, intitulé Euripidem aliter, quam ceteros omnes, de Helenæ sidere locutum [Euripide a parlé de l’étoile d’Hélène autrement que tous les autres] (pages 147‑148) commence par ces phrases :

De sidere Helenæ non idem ab omnibus traditum est. Plinius quidem libro secundo naturalis historiæ, de eo, ut navigantibus exitioso, locutus est nam cum geminas illas flammas, quæ Castoris ac Pollucis esse putabuntur, salutares ac prosperi, cursu prænuncias esse dixisset : Harum, inquit, adventu fugari diram illam ac minacem, appellatam Helenam ferunt. Solinus quoque cum exposuisset multa mala, quæ menstruus mulierum efficeret cruor : Habet, inquit, plane id solum salutare, quod avertit sidus Helenæ perniciosissimum navigantibus. Papinius quoque idem de illis fulgoribus sentire se ostendit hoc versu :

………… cum iam damnata sororis
Igne Therapnæi fugerunt carbasa fratres.

Quinetiam Franciscus Vicomercatus Aristotelis Meteorologica exponens, et cur Castor ac Pollux salutares essent, et cur diri ominis Helena, caussas, ut in eiusmodi re, satis probabiles reddidit. At Euripides tamen in Oreste salutarem eam nautis esse pronunciat.

[Tous ne racontent pas la même chose au sujet de l’étoile d’Hélène. Au livre ii de son Histoire naturelle, Pline la dit être funeste aux marins, tandis que ces éclats jumeaux, qu’on pense être ceux de Castor et Polllux, sont de salutaires et heureux présages pour la traversée  : « Ils rapportent, dit-il, que leur apparition met en fuite cette étoile funeste et menaçante qui porte le nom d’Hélène. » {a} Solin {b} a dit la même chose en parlant des multiples malheurs qu’engendre le sang menstruel des femmes : « Il a seulement ceci de salutaire, qu’il protège les marins de la très malfaisante étoile d’Hélène. » Stace a exprimé le même avis sur ces éclairs en ces vers :

………… cum iam damnata sororis
Igne Therapnæi fugerunt carbasa fratres
. {c}

En outre, Francesco Vimercato, en son explication des Météorologiques d’Aristote, a expliqué, avec assez de vraisemblance, pourquoi Castor et Pollux étaient favorables, et pourquoi Hélène était de mauvais augure. {d} Euripide, dans Oreste, déclare cependant qu’Hélène est favorable aux marins]. {e}


  1. V. supra notule {a}, note [4].

  2. V. note [6], lettre 52.

  3. « quand l’étoile de leur sœur eut déjà condamné leurs voiles, les frères de Thérapné se sont enfuis » (Stace [v. note [3], lettre 1012], Thébaïde, livre vii, vers 792‑793). Hélène et ses deux frères, Castor et Pollux, étaient tous natifs de la ville de Thérapné, en Laconie.

  4. Francesco Vimercato (1512-1571), philosophe italien, professeur royal de philosophie grecque et latine : In quatuor libris Aristotelis Meteorologicorum Commentarii. Et eorundem librorum e Græco in Latinum per eundem conversio [Commentaires sur les quatre livres des Météorologiques d’Aristote. Avec la traduction du grec au latin qu’il en a donnée] (Venise, Domenicus et Io. Baptista Guerreus, 1565, in‑fo). Son avis sur Hélène, Castor et Pollux se trouve à la page 27 ro du livre i :

    Helenæ sydus submersionis fortasse nuncius est, quia nisi in gravibus accenditur tempestatibus, nec nisi crassissimo spiritu, et magna ventorum vi, halitus ille cogi potest, et accendi. Castoris vero et Pollucis lumina salutem portendunt, quod iam apparet frangi tempestatem, et desinere ventos : idque eis denunciatur fortasse, quod parva sint, et minime lenta ac crassa (siquidem si crassa et lenta essent, in unum coirent,) quodque brevi absumantur, quanquam falsa imagine saliendi, cum plura sint sibi succedentia, quorum alterum post alterum accenditur, duo referunt, ac interdum unum diuturnius. Hæc igitur portendi hunc in modum possunt.

    [L’étoile d’Hélène peut être annonciatrice de naufrage car, si elle ne déclenche pas de furieuses tempêtes, son exhalaison peut donner naissance à une brume très épaisse ou engendrer un vent de grande puissance. Au contraire, les lueurs de Castor et Pollux sont présages de salut, car leur apparition brise bientôt la tempête et apaise les vents ; et peut-être annoncent-ils cela parce qu’ils sont petits, plutôt légers et ténus (puisque, s’ils étaient lourds et denses, ils se réuniraient en un seul astre), et parce qu’ils brillent brièvement. Cette fausse apparence doit pourtant faire bondir : quand plusieurs événements se produisent, l’un survenant après l’autre, on en distingue deux, alors qu’il s’agit d’un seul et même phénomène persistant. Telle est la manière dont ces présages peuvent être portés].

    Soit une belle illustration du mélange existant alors entre astronomie et astrologie divinatoire.

  5. Suit la transcription en grec des vers 1635‑1637 de l’Oreste d’Euripide, à propos d’Hélène :

    « Fille de Jupiter, elle doit vivre immortelle. Assise dans les profondeurs du ciel, auprès de Castor et de Pollux, elle luira, propice aux marins. »


Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Consultations et mémorandums (ms BIU Santé  2007) : 5, note 9.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8135&cln=9

(Consulté le 20/04/2024)

Licence Creative Commons