L. latine 293.  >
À Gerardus Leonardus Blasius,
le 4 mai 1664

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Gerardus Leonardus Blasius, le 4 mai 1664

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1326

(Consulté le 28/03/2024)

 

[Ms BIU Santé no 2007, fo 171 ro | LAT | IMG]

Au très distingué M. Leonardus Blasius, docteur en médecine et professeur à Amsterdam.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Je vous dois des remerciements particuliers pour ce que j’ai reçu de vous par notre ami Simon Moinet de Paris, qui subira bientôt une cystotomie. [2][3] Si j’avais le bonheur de connaître les livres que vous désirez venant de cette ville, je vous les enverrais facilement et très volontiers, et je trouverais très plaisant et agréable de pouvoir bien mériter de vous. Dieu fasse que cette autorité publique qui régente puissamment toutes vos Provinces-Unies règle vite et éteigne heureusement ces querelles qui se sont récemment élevées entre vos professeurs. [1] Nous n’avons ici rien de nouveau en matière médicale, mis à part le livre fort utile de Jacques Houllier, jadis médecin de Paris, de Morbis internis[4] avec les énarrations et les remarques de Louis Duret, [5] et les animadversions d’Antoine Valet, [6] auxquelles on a pour la première fois ajouté, dans cette nouvelle édition qui est in‑fo, les observations et commentaires choisis de Jean Haultin, [7] qui fut un incomparable docteur en médecine de Paris. Si vous voulez ce livre, je vous l’offre de tout cœur, ainsi que tout ce que vous pourrez désirer d’autre, si cela peut se trouver en France. Je reconnais le culte et la distinction de la plus parfaite médecine dans vos disputations médicales ; je les acquerrai donc volontiers et me les procurerai argent comptant s’il s’en présente à vendre chez vous ; j’aurai soin de vous rembourser aussitôt par l’intermédiaire de vos marchands qui entretiennent commerce avec les nôtres et qui échangent entre eux des courriers toutes les semaines. [2][8] J’ai ici de précieux manuscrits de feu le remarquable Caspar Hofmann, [9] je n’ai pas pu les faire publier en raison de l’indigence presque générale de nos imprimeurs parisiens ; [10] mais j’attends quelque chose de mieux et de plus plaisant d’un libraire de Lyon : ayant terminé un procès qui le fait demeurer ici depuis deux ans, il me promet solennellement qu’il va faire avancer leur édition ; puisse Dieu faire qu’il en prenne soin. [3][11] Je souhaite que votre immense ouvrage de universa Medicina, qui roule sous la presse, s’achève sous de bons auspices, [4][12][13] et que de votre vivant vous ayez la joie de jouir pendant de nombreuses années de ce renom dont vous vous êtes depuis longtemps montré digne. Dans cette attente, très distingué Monsieur, vive et vale, et ne cessez pas de m’aimer comme vous faites.

De Paris, le 4e de mai 1664.

Entièrement vôtre en toute franchise, Guy Patin, docteur en médecine de Paris et professeur royal.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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