À Charles Spon, le 2 mars 1655, note 16.
Note [16]

« c’est pourquoi, au début de mon discours, je les ai tous deux qualifiés d’ambassadeurs extraordinaires des Villes hanséatiques auprès de notre roi très-chrétien. » Ces deux émissaires se nommaient David Penshorn et Diedrich Moller (v. note [13] des Leçons au Collège de France).

Les Villes hanséatiques étaient celles qui adhéraient à la Hanse teutonique (Furetière) :

« société de marchands de plusieurs villes libres d’Allemagne et du Nord, qui ont fait une étroite alliance et se sont fait une communication réciproque de leurs privilèges. Dés l’an 1254, les bourgeois de Lübeck, Brunswick, Dantzig, de Cologne et d’autres villes sur le Rhin commencèrent la Hanse teutonique, comme témoigne Trithème. {a} Ces quatre villes furent appelées Mère-villes. Depuis, plusieurs autres désirèrent d’être comprises en cette alliance et se dirent filleules de ces quatre ; de sorte qu’il y en eut jusqu’à 72 ; quelques-uns même en comptent 81. Elles établirent leurs comptoirs ou leurs principaux lieux de commerce à Londres en Angleterre et à Bruges en Flandres, qui depuis ont été transférés à Anvers. Là on l’appelle l’hôtel des Ostrelins, et c’est le plus beau bâtiment de la ville. Elles en établirent un autre à Bergen en Norvège, et un autre à Novogrod qui signifie Villeneuve, qui est la principale, ou la Mère-ville de Russie. Mais Lübeck fut reconnue enfin pour le chef et la Mère-ville hanséatique ; et c’est là que se font toutes les délibérations concernant le général de la Hanse. Elles ont dans leurs comptoirs un consul ou juge, et un greffier et secrétaire, pour juger tous les différends du négoce, dont les appellations ressortissent aux magistrats des Villes de la Hanse, et que les marchands nomment liberté de cour ; car ce qu’ils affectent le plus, c’est de n’être point soumis à la juridiction des lieux, et c’est pour cela qu’ils n’ont point de comptoir en France. Il y a néanmoins des privilèges des rois Louis xi et Charles viii qui leur donnent pouvoir de disposer franchement, vivants et mourants, de tous les biens qu’ils ont en France, et d’être exempts de tous tributs et péages pour leurs marchandises. Cette société fut nommée d’abord aen zee steden, c’est-à-dire “ villes sur mer ”, et par abréviation on a dit hansée ; et les Français qui l’ont prononcé à leur mode ont dit hanse, et par là ont entendu compagnie ou alliance, car on disait autrefois chasser de la hanse, pour dire exclure de la compagnie. »


  1. V. note [8], lettre de Claude ii Belin, le 31 décembre 1657.

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 2 mars 1655, note 16.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0392&cln=16

(Consulté le 17/04/2024)

Licence Creative Commons