À André Falconet, le 4 décembre 1663, note 4.
Note [4]

V. note [10], lettre 740, pour Vincent Hotman de Fontenay, cousin de Jean-Baptiste Colbert. À moins que Guy Patin n’ignorât la véritable raison de la mise à l’écart de Denis Talon, son commentaire désabusé sur toute cette affaire laisse à penser qu’il lui vouait sans doute trop de respect et d’amitié pour la révéler à André Falconet.

En date du 23 novembre 1662, Olivier Le Fèvre d’Ormesson avait déjà noté dans son Journal (tome ii, page 25) une faute de procédure commise par le procureur général, Denis Talon,

« dont la conduite était universellement blâmée, la passion qu’il avait pour une dame lui ôtant toute l’application à sa charge et lui faisant signer toutes sortes de conclusions sans les considérer, en sorte qu’il est dans un grand décri ».

Petitfils c (pages 400‑401) :

« Le 6 novembre < 1663 >, sur requête du procureur général, la Cour décréta que, faute d’avoir déposé ses défenses à temps, en vertu de l’arrêt du 5 octobre, le sieur Fouquet était déclaré forclos. L’arrêt du 5 octobre, protesta celui-ci, mais quel arrêt ? L’huissier Leblanc se troubla, fouilla ses papiers, les examina, les compta et recompta. Rien ! On avait omis de lui signifier l’arrêt d’appointement, comme on lui avait caché l’arrêt de recommandation ! Devant cette erreur affligeante, la Cour lui accorda huit jours supplémentaires. On touche ici du doigt le vice principal qui entravait le fonctionnement de l’énorme machine judiciaire : Talon n’était plus le même ! Le brillant, le fougueux, l’implacable procureur général aux assauts redoutés, l’ennemi jaloux du surintendant s’embrouillait dans les méandres de la procédure, ne travaillait plus ou travaillait mal, signait les documents sans les lire, s’enferrait dans les contradictions, requérait au petit bonheur, sans ordre ni rigueur, dans la confusion et l’anarchie paperassière. Que lui arrivait-il ? Il était tout simplement tombé malade d’amour comme un galopin de cuisine ! »

L’objet de la flamme de Talon était la jolie maréchale de L’Hospital (v. infra note [6]) que Colbert lui avait envoyée dans les bras.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 4 décembre 1663, note 4.

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(Consulté le 10/12/2024)

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