À Charles Spon, le 7 février 1648, note 43.
Note [43]

Asthme : « maladie du poumon, courte haleine, difficulté de respirer, ou une fréquente respiration sans fièvre, comme celle de ceux qui ont couru trop vite. Le vrai asthme s’engendre d’une abondance d’humeur grosse et visqueuse amassée de longue main dans les cavités du poumon par plusieurs défluxions [v. note [6], lettre 603] arrivées à diverses fois, laquelle bouche ou rétrécit le conduit de l’air » (Furetière).

Au xviie s. le mot asthme (du grec ασθμα, souffle court) désignait toute gêne respiratoire (dyspnée), qu’elle fût d’origine pulmonaire (obstruction bronchique, emphysème, pleurésie, fibrose pulmonaire, etc.) ou cardiaque (congestion pulmonaire par insuffisance ventriculaire gauche), comme dans ce cas d’orthopnée (dyspnée en position couchée, v. note [35], lettre 216) décrit par Joseph Scaliger (Ép. fr., cxvii, adressée à Jacques-Auguste i de Thou, datée de Leyde, le 11 septembre 1607) :

« Nous avons perdu notre bon ami le sieur de Buzenval. Il était sujet à un asthme, duquel je l’ai vu se plaindre il y a six ans. Cette maladie empirant tous les jours l’a à la fin emporté, étant assis sur la chaise qui lui servait de lit, car il ne pouvait pas dormir au lit. Sitôt qu’il s’était couché, il se sentait suffoquer de sa δυσπνοια ; il est mort presque en parlant et lisant. »

Ce qu’on entend par asthme aujourd’hui est beaucoup plus restreint : accès aigu (crise) de dyspnée, avec gêne à l’expiration de l’air et sifflements, liée à une obstruction momentanée des bronches (spasme). V. note [8], lettre 603, pour la fidèle description de ses symptômes par Jean Fernel.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 7 février 1648, note 43.

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(Consulté le 19/04/2024)

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