À Charles Spon, le 17 juillet 1668, note 1.
Note [1]

Pharos Medicorum, hoc est cautiones, animadversiones, et observationes practicæ ex operibus Gulielmi Ballonii, Medici Parisiensis celeberrimi excerptæ, et in libros decem distinctæ. Opera Theophili Boneti D.M. Pars prior.

[Phare des médecins, qui contient les précautions, remarques et observations pratiques tirées des œuvres de Guillaume de Baillou, {a} très célèbre médecin de Paris, et distribuées en dix livres. Par les soins de Théophile Bonet, {b} docteur en médecine. Première partie]. {c}


  1. V. note [19], lettre 17.

  2. V. note [2], lettre 909.

  3. Genève, Johann Hermann Widerholdt, 1668, in‑fo ; réédition à Paris, Joannes d’Houry, 1673, in‑12 de 695 pages divisé en dix livres, couvrant l’essentiel de la thérapeutique.

Au sujet de cette première publication de Bonet (qui n’eut jamais de seconde partie), Éloy écrit :

« Dans le premier qu’il fit imprimer, il prit Baillou pour modèle et le suivit dans la description de toutes les maladies du corps humain. […] Ce qui le porta à écrire ce livre, fut la peine qu’il ressentait des fautes fréquentes dans lesquelles il voyait tomber le commun des médecins, et la réflexion qu’il avait faite sur les bévues que les auteurs commettaient dans leurs ouvrages. »

Mme Caroline Chevallier, bibliothécaire en charge des manuscrits et de la musique à l’Université d’Uppasala (v. note [a], lettre 1019), nous a très obligeamment communiqué la référence d’une lettre autographe de Théophile Bonet à Charles Spon, le 25 juillet 1668 (Uppsala universitetsbibliotek, Waller Ms ch-00042, ro et vo) :

« Genève, ce 15/25 juillet 1668. {a}

Monsieur, {b}

Si je vous avais déja de l’obligation de ce que vous avez pris à gré {c} les exemplaires que j’ai pris la liberté de vous envoyer, je vous en ai encore davantage de ce que vous vous êtes voulu charger de ceux que j’adressais à Monsieur Patin ; mais principalement de votre charité à m’avertir des fautes qui sont survenues en l’impression, en partie par la mienne, en partie par celle de l’imprimeur. Quant aux citations fausses, elles doivent être imputées à celui-ci, quoique mon exemplaire, un peu en désordre, lui en ait peut-être donné occasion, lequel je n’ai pas pu prendre la patience de transcrire. {d} Au reste, il importe peu, à mon avis, si une observation est tirée d’un livre ou d’un autre ; car il n’en est pas de cet auteur {e} comme d’Hippocrate et Galien, lesquels on ne peut pas citer erronément sans passer pour faussaire ; mais j’espère que chacun n’aura pas les yeux si ouverts que vous, comme il n’est pas à souhaiter pour mon intérêt, mais plutôt que je puisse trouver autant de charité, laquelle j’implore derechef afin que je puisse m’en défaire. Si cela peut arriver, je donnerai ordre que la partie suivante soit correcte, et marquerai en fin les erreurs de la première. Je n’ose pas dire qu’ayant remarqué ce nombre de fautes, j’ai été obligé de couper là où je me suis arrêté avec intention de faire imprimer le tout en autre forme et caractères ; car je découvrirais mon {f} et m’attirerais ce que l’on dit de la grive, {g} prétendant de débiter le mieux que je pourrai cette première partie. Quant à la méthode, elle ne mérite aucune louange, comme elle est sans artifice ; vu que la matière s’est arrangée presque d’elle-même. Je ne croyais pas, au reste, qu’un des exemplaires tomberait en si bonnes mains, et suis ravi que Monsieur votre fils l’ait pris en si bonne part, m’estimant heureux d’être entré dans l’honneur de sa bienveillance, avant qu’avoir celui de le connaître et savo[ir que] {h} vous aviez un fils de la profession. Quant à ce jeune chirurgien qui me vient de rendre la présente, je me suis employé dès le moment pour lui trouver de l’emploi, quoiqu’inutilement, mais je ferai tous mes efforts pour le loger ou ici, ou dans le voisinage, nonobstant le temps peu favorable, car tous les maîtres se pourvoient {i} en mars et septembre ; vous priant de croire que je prendrai à gré et honneur les occasions de pouvoir vous témoigner que je suis sincèrement, Monsieur, votre très humble et très obligé serviteur,

Bonet de St Germain, {i} D.M. »


  1. Double date : le 15 juillet julien (ancien style encore en vigueur en Suisse) correspondait au 25 juillet grégorien (nouveau style alors en vigueur en France).

    Cette lettre ne figure pas dans la Correpondance de Jacob Spon éditée par Yves Moreau en 2013.

  2. Trouvé agréables.

  3. La lettre est adressée « À Monsieur/ Monsieur Charles Spon/ docteur agrégé en la/ Faculté de médecine à [sic pour “ au Collège des médecins de ”] Lyon/ en la rue du Mulet, enseigne/ Saint-Antoine,/ À Lyon » ; avec cette annotation de la plume de Spon, verticalement sur le côté gauche de la feuille : « 1668./ Genev. du 25 juillet/ Lyon, 29 dud, par M./ Bullot de Neuchâtel./ Ripost./ Adi 26 août,/ sous le pli de MM. de Tournes. »

  4. Réécrire entièrement tout le manuscrit pour le mettre en ordre et au propre ; sans faire confiance au libraire-imprimeur pour faire ce travail.

  5. Guillaume de Baillou.

  6. En retournant sa feuille à cet endroit, Bonet a omis d’écrire ce qu’il craignait de mettre au jour : sa négligence, son peu de soin à surveiller le travail de l’imprimeur et à relire ses épreuves.

  7. Allusion à la grive qui « chie sa propre mort » (v. note [2], lettre de Charles Spon, le 13 août 1657).

  8. Reconstitution d’une lacune due à une perforation de la feuille ; v. note [6], lettre 883, pour Jacob Spon, fils aîné de Charles, qui était alors âgé de 21 ans.

  9. Recrutent leurs apprentis.

  10. Bonet allongeait sans doute son nom pour dire qu’il habitait le quartier Saint-Germain, près l’église de même nom, dans le centre de Genève.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 17 juillet 1668, note 1.

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(Consulté le 28/03/2024)

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