À Charles Spon, le 21 février 1662, note 11.
Note [11]

Annonce des :

Magni Hippocratis Coi Opera omnia. Græce et Latine edita, et ad omnes alias Editiones accommodata. Industria et diligentia Joan. Antonidæ Vander Linden, Doct. et Professoris Medicinæ Practicæ primi in Academia Lugduno-Batava.

[Œuvres complètes d’Hippocrate de Cos, en grec et latin, accordées avec toutes les autres éditions. Par l’application et la diligence de Johannes Antonides Vander Linden, docteur et premier professeur de pratique médicale en l’Université de Leyde]. {a}


  1. Leyde, Daniel, Abraham et Adrian van Gaasbeeck, 1665, 2 volumes in‑8o de 1 034 et 878 pages ; ouvrage posthume édité par les soins d’Hendrik Vander Linden, fils aîné de l’auteur (v. note [4], lettre latine 186).

La première des pièces laudatives, au début du premier tome, est cette épigramme de Guy Patin :

In Novam Editionem Operum Magni HIPPOCRATIS, Orthodoxorum Medicorum Principis, a Viro Cl. Joanne Ant. vander Linden Eximio Doctore restauratam.

Cum Dictatoris summi lex mystica tradat,
Fallere vel falli, grande nefas Medico,
Multa laude librum cumulandum censeo, nam qui
Spectat Lindanum, spectat et Hippocratem.

Guido Patin, Bellovacus, Doct. Med. Paris. et Profess. Regius
.

[Sur la nouvelle édition des Œuvres du grand HIPPOCRATE, prince des médecins orthodoxes, rétablie par le très distingué et éminent docteur MJohannes Antonides Vander Linden.

Tromper ou se tromper, bien que le Juge suprême énonce cette loi mystérieuse, {a} c’est un grand sacrilège pour le médecin. Je pense que ce livre doit être comblé de tous les éloges, car qui contemple Vander Linden, contemple en même temps Hippocrate.

Guy Patin, natif de Beauvaisis, docteur en médecine de Paris et professeur royal].


  1. Référence incertaine (car c’est un auteur dont Patin n’a jamais parlé dans ses lettres) au Proœmium [Préambule] du Breviloquium [Bref discours] de saint Bonaventure (Bagnoregio vers 1217-Lyon 1274, moine franciscain, archevêque, cardinal, saint et docteur de l’Église catholique), section intitulée De Modo procedendi ipsius sacræ Scripturæ [Manière de procéder de la Sainte Écriture] :

    Quoniam igitur hi modi narrativi non possunt fieri per viam certitudinis rationum, quia particularia gesta probari non possunt; ideo ne Scriptura ista tanquam dubia vacillaret, ac per hoc minus moveret, loco certitudinis rationis providit Deus huic Scripturae certitudinem auctoritatis, quae adeo magna est, quod omnem perspicuitatem humani ingenii superexcellit. Et quia non est certa auctoritas ejus, qui potest fallere et falli ; nullus autem sit, qui falli non possit, et fallere nesciat, nisi Deus, et Spiritus sanctus : hinc est, quod ad hoc, quod Scriptura sacra modo sibi debito esset perfecte authentica, non per humanam investigationem est tradita, sed per revelationem divinam.

    [Ces modes narratifs ne peuvent procéder par voie de certitude rationnelle, car les faits particuliers ne peuvent être démontrés. De peur que cette Écriture Sainte ne vacille comme douteuse et risque ainsi de moins entraîner, Dieu a donc donné à cette Écriture Sainte, au lieu de la certitude rationnelle, la certitude de l’autorité, certitude si grande qu’elle surpasse toute la perspicacité de l’esprit humain. Or l’autorité n’est pas certaine de qui peut tromper ou se tromper. Personne n’existe qui ne puisse se tromper et ne puisse tromper, hormis Dieu et l’Esprit saint. Donc, pour que l’Écriture Sainte soit à sa manière parfaitement authentique, elle ne doit pas être transmise par une recherche humaine, mais par la révélation divine].

    Le propos de Patin renvoie aussi à celui de Macrobe (v. note [2], lettre 52) sur Hippocrate (Commentaire du songe de Scipion, livre i, chapitre vi) : qui tam fallere, quam falli nescit [lui qui fut aussi incapable de tromper que d’être trompé].

Quelques pages plus loin, cette autre épigramme de Christiaen Constatijn Rompf (v. note [2], lettre 827), datée du 14 octobre 1664, à son collègue et grand ami Cl. Vir Henr. Antonides Vander Linden, Joh. Fil. Med. Doct. Beati Parentis sui Posthumum opus edentem [le très distingué M. Hendrik Antonides Vander Linden, docteur en medicine, fils de Johannes (Antonides), qui publie l’ouvrage posthume de feu son père] :

Acceptam Patri reddis cum fœnore vitam,
Parte sit extinctus ne meliore caves :
Spirat adhuc certe simili Te prole relicta
Quam vultu Patrem, pulchrius arte, refers.
Extabant alii fœtus, servasse decorum
Hippocratem, binos sic periisse vetas.
Posthumus hic lucem, veteri jam pœne sepulto
Addere cum Patris nomine dignus eras
.

[Tu rembourses à ton père, avec intérêts, la vie que tu as reçue de lui, en évitant que ne disparaisse ce qu’il a fait de meilleur : il respire certes encore par ses descendants, dont tu es ; mais par son talent, tu ressuscites ce père de bien plus belle façon que par un portrait. Il a eu d’autres enfants pour préserver Hippocrate comme il convient, et tu empêches que deux d’entre eux ne périssent. Par cet ouvrage posthume, quand les Anciens sont déjà presque ensevelis, c’était ton honneur d’ajouter de l’éclat au renom de ton père].

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 21 février 1662, note 11.

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(Consulté le 28/04/2024)

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