À Charles Spon, le 24 mai 1650, note 16.
Note [16]

Reinhold von Rosen (1605-1668), dit le général Rose, gentilhomme de Livonie, « qui avait un régiment et mille chevaux sous le grand Gustave-Adolphe à la bataille de Lützen [6 novembre 1632] » (Saint-Simon, Mémoires, tome ii, page 300), avait ensuite servi sous Erlach, dont il hérita le commandement des Weimariens, indéfectiblement fidèles à la Couronne de France. Il commandait alors pour le roi en Alsace. « Il fut saluer le roi au siège de Dole, l’an 1668. Il était monté sur un cheval âgé de 38 ans qu’il dit au roi lui avoir sauvé la vie à la bataille de Rocroi [19 mai 1643]. Il mourut quelque temps après et laissa une pension à son cheval, avec un pré et la liberté » (Bayle).

Ce que Guy Patin disait ici être une victoire de Turenne dans les Ardennes était une défaite ; Journal de la Fronde (volume i, fo 211 ro et vo, 4 mai 1650) :

« On eut avis de Mouzon que le maréchal de Turenne étant venu attaquer cette place-là avec quelques troupes d’Espagnols qu’il avait du duc de Wittemberg, y donna sept assauts différents et fut toujours repoussé fort rudement, en sorte qu’il fut contraint de se retirer avec perte de deux à trois cents hommes tués sur la place et près de cent prisonniers ; à quoi les lettres de Verdun et Sedan ajoutent que ce maréchal s’est emparé de la citadelle de Stenay par stratagème, ayant fait courir le bruit que le général Rose avait reçu un renfort des troupes qu’on lui avait envoyé, outre la jonction de celles du marquis de La Ferté-Senneterre (qui est arrivé à Paris depuis deux jours) et qu’il venait assiéger Stenay ; ce qui avait donné sujet à Mme de Longueville de demander à M. de Chamilly une retraite dans la citadelle ; ce que celui-ci n’ayant pu refuser à ses larmes, elle obtint ensuite qu’il donnerait aussi retraite à MM. de Turenne et de La Moussaye en cas que la place fût attaquée ; en suite de quoi, ce maréchal fit avancer les troupes espagnoles qu’il avait, lesquelles ayant feint de donner un assaut général à la ville, il mit l’alarme, et en même temps Mme de Longueville se sauva dans la citadelle et y fut suivie par ce maréchal, par le marquis de La Moussaye, Bouteville, et autres de leur suite, qui s’en rendirent les maîtres et changèrent la garnison. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 24 mai 1650, note 16.

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(Consulté le 19/04/2024)

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