À Charles Spon, le 4 février 1650, note 2.
Note [2]

Louis Charton (mort doyen du Parlement en 1684), seigneur de La Douze, avait été reçu en 1626 conseiller au Parlement de Paris en la troisième des Enquêtes, puis président en la première des Requêtes en 1647 (Popoff, no 901). Frondeur, il avait été l’un des syndics des rentiers de l’Hôtel de Ville et s’était cru visé dans le faux attentat contre Guy Joly (v. note [6], lettre 210). Retz le disait « peu moins que fou » (Mémoires, page 346).

Le Parlement, majoritairement condéen (v. note [17], lettre 214), fut contraint de tourner casaque sur-le-champ.

  • Journal de la Fronde (volume i, fos 164 vo‑165 ro) :

    « Le premier président fut aussi au Palais-Royal, {a} où il déclara à la reine qu’il n’avait suivi le sentiment de M. le Prince qu’en tant qu’il croyait qu’il allait de droit chemin dans le service du roi, et la supplia de croire qu’il n’avait jamais eu d’autre pensée ; dont la reine fut contente et lui commanda de faire juger promptement l’affaire de Beaufort, le coadjuteur et Broussel ; à quoi il répondit que cette nouvelle conjoncture de la prison de M. le Prince servirait beaucoup à leur justification. Sur cela la reine, après avoir loué le premier président des services qu’il avait rendus à l’État, dit au roi qu’il l’embrassât, ce que Sa Majesté fit. Plusieurs autres personnes de qualité se sentant aussi suspects à la cour par l’intelligence qu’ils avaient avec M. le Prince, s’en allèrent pendant la nuit. »


    1. Mathieu i Molé, le soir du 18 janvier.

  • Dubuisson-Aubenay (Journal des guerres civiles, tome i, page 210, janvier 1650) :

    « Samedi 22, au matin, le Parlement assemblé, tout d’une voix, déclare les duc de Beaufort, coadjuteur de l’archevêque, conseiller Broussel et président Charton innocents et absous ; et les ayant envoyé quérir, les fait asseoir en leurs places ordinaires. On n’a point parlé des prisonniers, {a} mais on croit qu’après avoir un peu laissé dormir et assoupir leur affaire, on les élargira ; et déjà il y en a qui disent par la ville que ce fut M. le Prince qui fit faire au marquis de La Boulaye et aux autres ce qu’ils ont fait. »


    1. Suspectés de conjuration contre M. le Prince.

  • Retz (Mémoires, page 616) :

    « […] Et quoique M. le Prince eût été arrêté dès le 18e de janvier, l’amnistie ne fut publiée et enregistrée au Parlement que le 12e de mai ; et encore ne fut-elle obtenue que sur ce que je me laissai entendre que, si l’on ne l’accordait pas, je poursuivrais, à toute rigueur, la justice contre les témoins à brevet ; {a} ce que l’on appréhendait au dernier point parce que, dans le fond, il n’y avait rien de si honteux. »


    1. Patentés.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 4 février 1650, note 2.

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(Consulté le 24/04/2024)

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