À Charles Spon, le 4 décembre 1654, note 2.
Note [2]

V. note [9], lettre 85, pour « la puce à l’oreille ».

Philibert-Emmanuel Beaumanoir de Lavardin (1617-27 juillet 1671) était évêque du Mans depuis le 13 novembre 1648 ; « fort assidu à la cour, il fut rarement présent au Mans » (Gallia Christiana).

Le Collège des jésuites de Paris se trouvait rue Saint-Jacques sur l’actuel emplacement du lycée Louis-le-Grand ; il était mitoyen du Collège du Mans, rue de Reims (disparue depuis). En 1560, l’évêque de Clermont, Guillaume du Prat, avait légué aux jésuites une somme de 6 000 livres destinée à l’acquisition d’une habitation parisienne définitive pour la Compagnie, avec une rente en vue d’assurer la subsistance de « six pauvres écoliers ». En 1563, les pères avaient acheté la Cour de Langres, hôtel de la rue Saint-Jacques situé entre les collèges de Marmoutiers, des Cholets, de Reims, du Plessis et du Mans. Toléré par l’Université, mais non intégré en son sein, le Collège avait immédiatement rencontré un succès dépassant toutes les espérances des jésuites.

Agrandie par l’acquisition de terrains mitoyens, l’institution prit successivement les noms de Collegium Societatis Iesu, de Collegium Parisiense et de Collège de Clermont. Comme on y enseignait gratuitement, on accusa les jésuites de vouloir dépeupler les autres collèges au profit du rayonnement de leur doctrine, ce qui leur attira maintes animosités. Une interdiction prononcée en 1564 s’était transformée pendant 30 ans en autorisation provisoire de professer ; mais en 1594, l’assassinat de Henri iii par un ancien élève de Clermont, Jean Châtel (v. notes [13] du Grotiana 1), avait abouti à l’expulsion des jésuites et à la mise de leur collège sous séquestre. Il avait pourtant repris progressivement ses activités à partir de 1606 jusqu’à sa réouverture complète en août 1610, mais avait de nouveau été interdit de 1611 à 1618. Dès lors, son expansion n’avait plus connu d’entraves : fort de 2 500 élèves vers 1640, il avait peu à peu mordu sur les locaux de ses voisins, Marmoutiers, Le Mans, puis une partie des Cholets, tout en restant indépendant de l’Université (quatre nations). En 1682, Louis xiv accorda à Clermont le privilège suprême de prendre son nom : le Collegium Ludovici Magni, Collège de Louis-le-Grand, a aujourd’hui laissé son nom au lycée de même nom.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 4 décembre 1654, note 2.

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(Consulté le 29/03/2024)

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