Autres écrits : Observations de Guy Patin et Charles Guillemeau sur les us et abus des apothicaires (1648) : ii, note 23.
Note [23]

Epiphanius Ferdinandus (Epifanio Ferdinando), Theoremata medica et philosophica, mira doctrinæ varietate, novoque scribendi ordine donata, et in tres libros digesta… [Propositions médicales et philosophiques, en une étonnante variété d’enseignements, données suivant un ordre nouveau d’écriture, et divisées en trois livres] (Venise, 1611, v. note [19], lettre 14), livre iii, proposition xlv, An Antimonium etiam præparatum sit venenum [L’antimoine, même préparé, est-il un venin ?] (page 270).

Après avoir en effet énoncé six raisons pour lesquelles l’antimoine, même préparé, est à tenir pour un poison, Ferdinandus en arrivait à se contredire dans la conclusion qu’il donnait à la page suivante, sous le titre Quid alii senserint [Ce que d’autres en ont pensé] :

Illud tamen non negligendum, quod quamvis antimonium venenum, seu medicamentum venenosum sit ; non ob id ab eius usu penitus abstinere debemus, ut quamplures sunt hodie Neapoli medicinam facientes, illud non antimonium, sed plusquam Dæmonium vituperantes. Nanque potest optime præparatum exhiberi multis morbis, et præparatum magnam venenositatis partem admittet. Utilissime igitur datur morbis ab atra bile, et diuturna febre consumptis, et asthmaticis, lue gallica confectis, hydropicis, et morbis omnibus existentibus in parte naturali, et vitali, infelici tamen successu datur morbis partis animalis, et uno verbo dicam morbis deploratis, a quamplurimis Dei manus solet nuncupari.

[Il est un fait à ne cependant pas négliger : bien que l’antimoine soit un poison ou un médicament toxique, nous ne devons pas nous abstenir entièrement de l’employer, comme font aujourd’hui quantité de médecins napolitains, qui le blâment en ne l’appelant pas antimoine, mais pire que démon. On peut en effet le prescrire dans de nombreuses maladies s’il est excellemment préparé, car il perd alors une grande partie de sa toxicité. On le donne donc très utilement dans les maladies venant de l’atrabile, et à ceux qui sont atteints de fièvre prolongée, qui souffrent de gêne respiratoire, qui sont atteints du mal français, {a} ou d’hydropisie, soit dans toutes les maladies qui siègent dans la partie naturelle et vitale ; mais il est inefficace dans les maladies de la partie animale {b} et, en un mot, dans les affections désespérées, que beaucoup appellent d’habitude la volonté de Dieu].


  1. La syphilis.

  2. Opposition entre les parties vitales du corps, cœur, foie, poumon et cerveau, et les parties animales, assurant les fonctions moins nobles.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Observations de Guy Patin et Charles Guillemeau sur les us et abus des apothicaires (1648) : ii, note 23.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8155&cln=23

(Consulté le 20/04/2024)

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