À Charles Spon, le 18 janvier 1644, note 26.
Note [26]

« parce qu’on la voit habituellement se reproduire chaque cinquième heure » (phrase citée par Littré DLF pour définir la quinte de toux).

La quinte est caractéristique de la coqueluche. Guillaume de Baillou est le premier à en avoir clairement décrit les symptômes, dans ses Epidemiorum et Ephemeridum libri duo… [Deux livres des Épidémies et des Éphémérides…], {a} qui ont été traduits en français : Épidémies et éphémérides traduites du latin de Guillaume de Baillou…, avec une introduction et des notes par Prosper Yvaren, docteur en médecine de la Faculté de Paris…. {b} Le passage signalé par Guy Patin se trouve à l’année 1578.

À l’exception de la fièvre intense (mais, au xviie s., fièvre n’avait pas le sens de température mesurée), la description correspond à la coqueluche d’aujourd’hui : infection contagieuse due au bacille de Bordet et Gengou (Bordetella, Bacillus ou Hæmophilus pertussis) qui survient principalement durant l’enfance (deux premières années de vie dans 40 pour cent des cas), la quinte en est la caractéristique la plus frappante ; c’est une toux impressionnante qui survient par accès, s’accompagnant d’un crachement de mucus purulent, et parfois de vomissements et d’hémorragies (nasales, oculaires, bronchiques). La maladie était rarement mortelle, on en protège désormais les enfants à l’aide d’un vaccin. Pour le mot coqueluche, « Ménage croit qu’il vient de ce que ceux qui étaient malades de ce mal portaient une coqueluche ou capuchon de moine pour se tenir chaudement » (Furetière) ; mais il existe d’autres explications et il est sage de conclure, à la manière de Baillou pour le mot quinte, par un prudent « Que d’autres que moi décident ». Dans sa thèse, Estne totus homo a natura morbus ? (vUne thèse de Guy Patin : « L’homme n’est que maladie »), Guy Patin a fait allusion à la quinte :

Nondum firmum cibis os aphthis scatet ; pulmo quintana tussi, ferina et contumaci, a sero maligno et ατεραμνω, e venis exudante ; ventriculus vomitu rumpitur ; alvum vexant tormina, umbilicum inflammatio, mentem vigiliæ et pavores.

[Encore incapable de mâcher les aliments solides, la bouche est en proie aux aphtes ; et le poumon, à la toux quinteuse, rauque et rebelle, due à une sérosité maligne et crue qui suinte des veines ; le vomissement brise l’estomac ; les coliques sont un tourment pour le ventre, comme l’inflammation (v. note [6], lettre latine 412) pour l’ombilic, et les insomnies et les terreurs pour l’esprit].

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 18 janvier 1644, note 26.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0099&cln=26

(Consulté le 25/04/2024)

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