Autres écrits : Observations de Guy Patin et Charles Guillemeau sur les us et abus des apothicaires (1648) : ii, note 26.
Note [26]

Ces deux références sont à présenter dans l’ordre inverse de leur citation car la première fait appel à la seconde.

  • De medicamentorum spagyricorum præparatione [Sur la préparation des médicaments spagiriques (alchimiques)] est le titre abrégé de la Tetras gravissimorum totius capitis Affectuum ; ex doctissimorum medicorum, tum Dogamaticorum, tum Hermeticorum, assiduis vigiliis et accurata Theoriæ et Praxis observatione elucubrata. Adjectus est in eorundem morborum curatione, præter vulgarem Medendi methodum, ingens selectissimorum Medicamentorum Spagyricorum numerus ; quæ magno cum fructu addisci et administrari possunt. Josepho Quercetano Regio Medico Authore [Tétrade des affections les plus graves de toute la tête, élaborée à partir des travaux assidus et de l’observation soigneuse de la théorie et de la pratique des médecins les plus savants, tant dogmatiques qu’hermétiques. Pour le traitement de ces mêmes maladies, par-delà la méthode commune pour remédier, on l’a augmenté d’un nombre immense de médicaments spagiriques parfaitement choisis, qui peuvent être ajoutés et administrés avec grand profit. Par Joseph Duchesne (sieur de La Violette, v. note [11], lettre 211)] (Marbourg, Paulus Egenolphus, 1606, in‑8o). Il a été traduit en français : Tétrade des plus grièves maladies de tout le cerveau. Composée des veilles, observations et pratiques des plus savants et experts médecins, tant dogmatiques que hermétiques (Paris, Claude Morel, 1625, in‑8o). Le chapitre x (page 91) est intitulé « Que la nature, tant supérieure qu’inférieure, gouverne toutes choses par le moyen des esprits participant de la divine puissance des actions, lesquelles actions sont indûment attribuées au tempérament des qualités élémentaires ». Le passage sur l’antimoine est aux pages 100‑101 :

    « Nous apporterons maintenant un exemple de quelques natures qui, étant destituées de toute acrimonie et de saveur manifeste, produisent toutefois de tels effets admirables par les forces et vertus des esprits dont elles sont pleines. Prenons les fleurs spirituelles de l’antimoine qui, n’ayant nulle acrimonie, pourvu toutefois qu’on en boive deux ou trois grains, elles émeuvent et tourmentent le corps si violemment, et par vomissement et par selle, que c’est chose dangereuse ; ce que plusieurs misérables expérimentent trop à leur dommage, lesquels s’adonnent plutôt à des empiriques ignorants qu’aux doctes et vrais médecins qui savent bien séparer le remède salutaire du venimeux, et le faire prendre sûrement et en temps convenable. Prenons aussi pour exemple le verre d’antimoine, combien qu’icelui n’ait pareillement aucune saveur, si est-ce qu’il produit {a} le même effet que sa fleur ; et ce à cause de certain esprit blanc et arsenical contenu en icelui, qui se peut aisément discerner au marbre {b} sur lequel on aura jeté ledit verre ; la poudre duquel, fort menue et très subtile, étant exposée à la chaleur du soleil durant quelques semaines, puis prise, même en fort grande dose, n’aura aucune force pour purger ou émouvoir le corps à cause que l’esprit d’icelle se sera exhalé et évanoui ; ce que j’ai remarqué ailleurs. De quoi aussi rendent témoignage, ou sont indices, la grande volatilité et subtilité de l’esprit qui, toutefois, ne pourra peser sur chaque once davantage qu’un grain, ou demi. »


    1. Il produit néanmoins.

    2. Pierre plate servant à broyer les couleurs ou les drogues.

  • Iatrochymicus, sive de Præparatione et compositione medicamentorum chymicorum artificiosa Tractatus Duncani Bornetti Scoti : in quo methodice, perscpicue ac breviter, quidquid iatrochymica pertinet, Candidatis Medicinæ ac Philosophiæ interioris aperitur. Studio ac Opera Ioannis Danielis Mylii, Wetterano Hassi Medicinæ Hippocraticæ et Chymicæ Candidati nunc primum in lucem editus [Traité iatrochimique (de médecine chimique) de l’Écossais Duncanus Bornettus (Duncan Burnet, 1574-1641), ou de la préparation et composition des médicaments chimiques, selon les règles de l’art ; où tout ce qui touche à l’iatrochimie est méthodiquement, clairement et brièvement présenté aux étudiants de médecine et de philosophie intérieure. Édité pour la première fois par les soins de Johann Daniel Mylius, natif du Wetterau en Hesse, étudiant en médecine hippocratique et chimique] (Francfort, Nicolaus Hoffmannus, 1616, in‑4o) ; l’antimoine n’y est pas décrit à la page 89, mais aux pages 91‑94, au début du chapitre intitulé De metallis finitimis corporibus [Des métaux mêlés aux corps], en cinq paragraphes : Regulus antimonii [Régule d’antimoine], Flores albi antimonii [Fleurs d’antimoine blanc], Flores antimonii rubri [Fleurs d’antimoine rouge], Tinctura antimonii [Teinture d’antimoine], Sulphur antimonii [Soufre d’antimoine] (v. supra note [9] pour la description de ces formes préparées de l’antimoine). Guy Patin se référait au second paragraphe de l’introduction (page 91) :

    Ex eo præparantur præstantissima medicamenta, tam ad internos, quam externos affectus, videlicet regulus, flores albi et rubri, tinctura, oleum chirurgicum, suphur et sal. Vitrum hic sciens omitto tanquam pernitiosum medicamentum, et quod ut ait Quercetanus de medic. spagir. præpar. sua acrimonia irritando facultatem expultricem, per superiora et inferiora magna cum perturbatione ducit : quod ego probare nullo modo possum. Non enim violentis quibus vis purgationibus omnes morbi curantur, sed convenientibus.

    [On tire de l’antimoine d’excellents médicaments, contre les maladies tant internes qu’externes : régule, fleurs blanches et rouges, teinture, huile pour la friction manuelle, sulfure et sel. Je laisse sciemment de côté ici le verre en tant que médicament pernicieux, et parce que, comme dit Quercetanus dans sa Préparation des médicaments spagiriques, il induit, par son acrimonie qui irrite la faculté expulsive, la purge par le haut et par le bas avec grande perturbation ; ce qui fait que je ne puis l’approuver en aucune façon, car toutes les maladies ne se soignent pas à l’aide des purgatifs violents, mais à l’aide de ceux qui conviennent].

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Observations de Guy Patin et Charles Guillemeau sur les us et abus des apothicaires (1648) : ii, note 26.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8155&cln=26

(Consulté le 26/04/2024)

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