À Charles Spon, le 3 mai 1650, note 27.
Note [27]

Le lieutenant criminel au Châtelet était Jacques Tardieu (v. note [2], lettre 832). Le lieutenant civil du Châtelet, Simon Dreux d’Aubray, dut bien faire son travail car je n’ai pas trouvé trace imprimée du factum qu’il avait mission de supprimer.

V. notes [7], lettre 160, pour les barricades de Paris, le 27 août 1648, et [14], lettre 195, pour l’abbé Louis Machon, dont Olivier Le Fèvre d’Ormesson (Journal, tome i, page 594‑595) a relaté le forfait :

« Ayant oublié ci-devant d’écrire l’affaire des faux sceaux, il faut en parler ici. M. le Chancelier ayant été averti, dès le mois de septembre, {a} qu’il se débitait de fausses lettres, fit arrêter deux prisonniers. Après son retour aux fêtes de Tous-les-Saints, le Père Dominique, jacobin réformé, lui rapporta deux faux sceaux, qui lui avaient été remis en mains par un pénitent, dont il fit sa déclaration par écrit et devant M. de Corberon, {b} commis pour l’instruction. M. le Chancelier parlant à sa table de cette affaire, Machon, qui était à lui, perdit contenance, dont M. le Chancelier s’aperçut, ayant été averti qu’il en débitait.
Le soir, Machon lui vint faire une déclaration, laquelle il fit volontairement à M. de Corberon, par laquelle il forgeait un roman pour couvrir la distribution d’une fausse lettre. Depuis quoi, il eut trois jours pour se retirer, {c} après lesquels M. le Chancelier le fit arrêter, chacun disant hautement que toute cette affaire était une invention de M. le Chancelier pour couvrir quantité de méchantes lettres qu’il avait accordées. Machon, prisonnier, avoua tout son crime, qui était l’application d’un bon sceau sur une fausse lettre, dont le visa était faux ; {d} et après, il se fit saigner puis ouvrit sa veine pour tâcher à mourir ; ce qu’il ne put, son sang s’étant arrêté. »


  1. 1648.

  2. Nicolas de Corberon, maître des requêtes.

  3. Rétracter.

  4. « M. le Chancelier met de sa main le mot de visa au bas des édits et lettres patentes, avant qu’on les scelle » (Furetière).

L’affaire devait être jugée en décembre 1648, mais une querelle de procédure entre les maîtres des requêtes et le Parlement avait fait surseoir au procès.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 3 mai 1650, note 27.

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(Consulté le 25/04/2024)

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