À Charles Spon, le 28 mai 1652, note 27.
Note [27]

« qu’elle a été élevée dans l’espérance de nombreux royaumes. »

Une fois de plus (v. note [12], lettre 286), la nouvelle de la mort de Philippe iv, roi d’Espagne, était fausse. Devenu veuf à la mort d’Élisabeth de France le 6 octobre 1644, il s’était remarié en 1649 avec Marie-Anne d’Autriche (1634-1696), fille de l’empereur Ferdinand iii. Elle ne lui avait alors donné qu’une fille, Marguerite-Marie née en 1651, qui épousa en 1666 l’empereur Léopold ier.

La « riche héritière » dont parlait ici Guy Patin était l’infante Marie-Thérèse (Maria Teresa) d’Autriche (Madrid 1638-Versailles 1683), seule survivante des sept enfants nés du premier mariage de Philippe iv. Elle était nièce d’Anne d’Autriche par son père et de Louis xiii par sa mère, et donc doublement cousine germaine de Louis xiv, qu’elle allait épouser en 1660. Âgée de 13 ans en 1652, Marie-Thérèse était héritière du trône d’Espagne, ce qui faisait d’elle un parti fort convoité. Patin a relaté les méandres diplomatiques du mariage de Marie-Thérèse avec Louis xiv (comédie de Lyon), avec une dot de 500 000 écus d’or en échange d’un engagement à renoncer à la succession d’Espagne. La somme ne fut jamais entièrement versée car la naissance de Carlos (futur Charles ii) en 1661 écarta temporairement toute prétention de la France à la couronne de Madrid. Marie-Thérèse eut six enfants de Louis xiv, dont cinq moururent avant elle ; l’aîné seul, Louis de France (1661-1711), le grand dauphin, lui survécut.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 28 mai 1652, note 27.

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(Consulté le 19/04/2024)

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